Étudiants handicapés et accueil en famille ??

Démarré par Giulia, 26 Septembre 2015, 12h20mn

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Giulia

Bonjour à tous,
Âgée de 29 ans, (pas si) jeune étudiante en L2 de droit et cérébrolésée de naissance, je me renseigne sur l'accueil en famille. Même si c'est pour dans quelques années (2 à 3 ans environ), donc il y a le temps de réfléchir.

Étudiante par correspondance (je suis plus efficace qu'en présentiel), je me demande si ça ne risque pas de faire peur à une famille. Est-ce que je ne risque pas d'être considérée comme trop autonome ? (j'ai juste besoin d'aide pour m'organiser dans les tâches ménagères et pour les moments de très forte anxiété. Sinon, je gère mes comptes, mon suivi médical, mes études toute seule ; sais cuisiner, gérer mon linge, m'occuper des chats, faire les courses...)

Est-ce que des familles ont déjà accueilli des étudiants handicapés ? Je pense à une éventuelle jalousie des autres accueillis, ou à un étudiant qui se sent très décalé par rapport aux autres accueillis...

Est-ce que vous avez eu des accueillis qui étudiaient par correspondance pour ensuite obtenir un diplôme ?
Comment ça se passe au quotidien ?
Merci d'avance

Etienne

Bonjour Giulia,

L'accueil familial n'est pas réservé à des personnes "inactives" : la présence, à notre domicile, d'une personne handicapée motivée par la poursuite de ses études ou d'une formation ne peut être que bénéfique et stimulante pour tous - accueillants & autres accueillis.

Donc, si ça vous dit : bienvenue en accueil familial :)
Famidaquement, Étienne

Giulia

Bonjour Étienne,
Merci de votre réponse :)

Je suis d'accord que la famille d'accueil n'est pas réservée aux personnes "inactives" : un travailleur en ESAT n'est pas inactif du tout :)
Par contre, il y a une sacrée différence entre les études par correspondance et les études en présentiel. Par correspondance, l'autodiscipline est une composante majeure des études alors que l'étudiant en présentiel/le travailleur en ESAT dépend d'une structure externe pour la discipline.
On peut être cérébrolésé et être très capable d'autodiscipline ;-) Je dis ça, je dis rien

Je suis d'accord sur le côté très stimulant et bénéfique pour les accueillants comme les autres accueillis.
Par contre, le décalage important peut aussi provoquer des tensions, des jalousies avec les autres accueillis. Pour avoir subi ces problèmes de décalage à l'école, je me dis que les personnes accueillies peuvent aussi se comparer avec celui qui est plus avancé, au point de se sentir "sur le carreau".
L'accueillant peut aussi ne pas supporter le côté "miss je sais tout qui fait exprès pour se la péter" par manque d'habitude, voire par peur. Non, ce n'est pas une attitude "pour se la péter et se croire supérieur" !! C'est une manière de fonctionner différente (oui, rajoutons la douance aux lésions cérébrales, sinon ce n'est pas drôle :D ). C'est une manière d'apprendre non pas en escalier, mais en arborescence, un peu comme un système informatique.
J'ai conscience que ça peut faire peur à un accueillant qui a essentiellement l'habitude d'accueillir des personnes beaucoup plus lourdement handicapées. (je digresse, mais ce décalage entre l'intelligence et les séquelles des lésions a déjà fait peur à des médecins, ou même à des travailleurs dans le social. Par extension, ça peut faire peur à des accueillants puisque "ça ne rentre pas dans les cases")

Quand je parle de possibilité, je suis d'accord que sur le papier, c'est parfaitement possible :-)
Mais dans la vraie vie, ça peut être un peu plus compliqué ;-)

Donc l'objet, c'est un retour d'expériences dans la vraie vie des accueillants. Introuvables dans le droit ;-)

karole

Bonjour,
Ce que je vais dire, n'a peut-être rien à voir avec votre situation, mais je vais quand même en parler.
Notre fils de 11 ans suit ses études en instruction en famille.
Nous avons deux accueillis déficients mentaux. Tous les matins, nous alternons notre présence auprès de notre fils, suivant les matières que le papa maîtrises et les matières que la maman maîtrise.
Nos accueillis ne sentent pas "lésés" ou en situation d'infériorité. D'ailleurs, l'un ne sait pas lire, l'autre maîtrise un peu la lecture, nous lui avons offert un petit ordinateur "pour les enfants" où il y a des exercices de français, maths et autres + des jeux, et quand nous travaillons avec elle, l'autre personne ne se sent pas inférieure. Je pense qu'il est tout à fait possible que vous puissiez intégrer une FA pour poursuivre vos études.
Bon courage,
Karole

elodie

Bonjour Giulia,

Dans la Vienne (86), une accueillante, accueille un jeune homme qui poursuit ses études, il étudie les langues étrangères à la FAC, elle a deux autres personnes à son domicile, un monsieur atteint d'autisme et un autre homme déficient intellectuel. L'accueil se déroule très bien, personne ne se sent inférieur dans le sens ou tout le monde peut-être doué en quelques choses à son niveau, si vous désirez discuter avec cette accueillante envoyé un email via notre site http://www.adaf86.com/contactez_nous.php et je vous communiquerai ses coordonnées personnelles.

Elodie