Maltraitance envers une dame Alzheimer

Démarré par Mathilde, 11 Septembre 2011, 23h55mn

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Mathilde

On devait placer ma grand-mère en famille d'accueil agréée par le conseil général !!! on a évidemment changé d'avis. C'est quand même hallucinant que 3 mois après les faits cette famille d'accueil avait encore une dame en hébergement à la date du procès !!! le conseil général n 'a pas retiré l'agrément mais a attendu une décision de justice !! Et pour donner un agrément il leur faut la décision d'un juge aussi ????? Comment faire confiance à de telles institutions ???? C'est pitoyable !!!

Voir http://www.lindependant.fr/2011/08/31/condamnee-pour-maltraitance-sur-une-dame-de-88-ans-qu-elle-gardait,56171.php

Le mercredi 31 août 2011 à 06h00 par Laure Moysset
Perpignan > Condamnée pour maltraitance sur une dame de 88 ans qu'elle gardait

"Je n'ai jamais battu personne de ma vie. Jamais. Grâce à Dieu". A la barre, une petite femme de 66 ans, des mouchoirs en papiers plein les mains, pleure, s'insurge, jure sur la tête de ses petits- enfants et sème le doute. Est-ce que cette simple grand-mère d'origine portugaise agréée par le conseil général pour garder des personnes âgées à son domicile, a, comme elle devait en répondre hier devant le tribunal correctionnel, commis en mai dernier des violences sur une vieille dame de 88 ans atteinte d'Alzheimer qu'elle hébergeait depuis 2 mois ?

Elle, Madame X, qui a toujours donné entière satisfaction. Dont tout le monde, y compris ses autres pensionnaires ne font que des louanges, affirmant avoir toujours été bien traités et décrivant une femme attentionnée. Même cette infirmière libérale qui venait pratiquer des soins chez elle tous les jours, qui en dit le plus grand bien, qui a pourtant dénoncé les faits et vient raconter une fois encore. "Le 20 mai, on prenait le petit-déjeuner. Au lieu de s'essuyer le visage avec sa serviette, la vieille dame a utilisé sa chemise de nuit. Alors Madame X. lui a agrippé les cheveux, lui a secoué la tête et lui a donné une tape sur le crâne. Je lui ai demandé d'aller prendre l'air pour se calmer dans le jardin. Elle est sortie. Après, elle est revenue, et elle a refait la même chose. Sans raison. Le soir, quand je suis repassée, on a évoqué le sujet. Elle m'a dit : 'si j'en parle c'est à moi que l'on va donner des cachets et ce n'est pas moi qui suis folle". J'ai essayé d'appeler SOS maltraitance mais on ne m'a pas répondu. Le lendemain matin, quand je suis arrivé, la veille dame avait le visage entièrement tuméfié, elle ne pouvait même pas ouvrir les yeux".

La vieille dame est alors hospitalisée d'urgence et le médecin légiste constate dans son expertise des hématomes, des lésions, des ecchymoses sur la face, les bras et les poignets. Des blessures "compatibles avec des violences volontaires". La famille de la victime, représentée par Me Pena, dépose donc plainte.

"Madame X me fait de la peine. Inconsciemment, elle nous lançait des appels au secours. Elle n'en pouvait plus. Je me sens coupable aussi", poursuit l'infirmière. Mais face à elle, Madame X, qui avait demandé à plusieurs reprises d'être déchargée de la garde de cette dame, nie toujours. "Elle se cognait contre la barre du lit. Peut-être qu'elle est tombée. Elle était très agitée, elle déchirait ses vêtements, elle se frappait la tête. Elle faisait ses besoins, elle les jetait par la fenêtre ou elle les cachait dans l'armoire dans mon linge mais je ne l'ai jamais frappée. Quand je l'ai découvert comme ça le matin, j'ai tellement eu peur que j'ai décidé d'appeler sa nièce pour dire qu'il fallait la placer ailleurs". Et son avocate, Me Bauer, vient encore appuyer sa défense. "Les hématomes sur le visage de la veille dame sont apparus trois semaines avant ce 20 mai, soit au moment où elle a commencé à prendre un traitement anticoagulant". "Quoi qu'il en soit les paroles et les réprimandes étaient inadaptées à l'état de cette patiente", rétorque le procureur M. Danloz, requérant une peine de 10 mois avec sursis contre Madame X enfermée selon lui "dans le déni d'une réalité impossible pour l'image qu'elle a d'elle-même et aux yeux des autres".

Le tribunal ne l'a finalement pas reconnue coupable de l'ensemble des lésions constatées mais de "dérapages". D'où une peine qualifiée de "très indulgente" de 3 mois de prison avec sursis, assortis d'une interdiction d'exercer une activité en lien avec le délit pendant 2 ans et de 1 000 euros en réparation du préjudice moral subi par la victime.

annick

Après avoir lu ton message, j'ai eu la curiosité d'aller sur le site du conseil général des pyrénées-orientales... Leur laxisme dans ce cas de maltraitance (attendre un jugement pour retirer un agréement, quelle compétence !) ne m'étonne pas, dans leur onglet être solidaire, aucune info concernant la maltraitance des personnes âgée, pas même le numéro national 3977 n'est cité...rien à voir avec le site du conseil général des yvelines par exemple !!!
 Pour une institution qui est sensée informer, prévenir, surveiller... sans commentaires. Selon leur schéma des solidarités, leur engagement n°3 est : protéger les enfants et les adultes vulnérables, leur programme 17 qui en découle "travailler en réseau pour optimiser les prises en charge et lutter contre la maltraitance des enfants et des adultes" !!! leur réseau ??? Il me semble qu'il devrait déjà commencer par de l'info sur leur site...Et où est le réseau quand seulement une infirmière témoigne ???? Où est le témoignage du conseil général, du médecin traitant ou autres professionnels ???? L'infirmière doit être courageuse si elle a été seule à témoigner, d'autant plus qu'apparemment elle l'aimait bien vu qu'elle en dit du bien de cette dame.

Ce qui est vraiment inquiétant, c'est qu'elle n'a que 2 ans d'interdiction, donc avec un tel conseil général ce n'est pas dit qu'ils lui redonne l'agréemment au terme de ces 2 années...

C'est inquiétant pour le futur, la génération papyboum sera dépendante d'ici 10 à 20 ans, on sait qu'il n'y a pas assez de maison de retraite, donc l'accueil familial est une bonne solution, mais si elles sont surveillées comme ça par les conseils généraux !!! ça fait froid dans le dos !!

cat

Bonjour,

Voilà une situation qui nous donne raison de vouloir pousser les pouvoirs publics à donner aux accueillants une formation cœur de métier, adaptée à notre activité...!
Il ne faut pas que des accueillants sans expériences et formations spécifiques puissent accueillir chez eux des malades Alzheimer car cette maladie est difficile à gérer si on ne la connait pas, et si de plus on n'est pas bien soutenu !

Mais ne restons pas sur quelques affaires délicates qui peuvent arriver en accueil familial. Il y a une autre maltraitance, psychologique celle-là, qui est au moins aussi importante, qui n'est pas souvent entendue et qui arrive fréquemment en établissement sans que personne ou presque n'y trouve à redire.

Il y a malheureusement deux poids, deux mesures en fonction du côté où l'on se trouve ! Les quelques accueillants qui dérapent (et qui ne sont pas excusables) ne trouvent pas grand monde pour comprendre les circonstances qui les ont amenés à déraper. Tandis qu'en établissement, c'est forcément la faute du manque d'effectif... Cherchez l'erreur.

Curieusement,
Claribel

Irène

Bonjour,
Tout à fait d'accord avec toi Cat, la formation est indispensable pour l'accueil de personnes présentant des troubles cognitifs, pour connaître les particularités de ces maladies et aussi pour intégrer un savoir être adapté à ces comportements.
Je dirais en plus que cette formation devrait aider aussi à identifier nos limites dans ces prises en charge, difficiles à reconnaître quand on a "le nez dans le guidon".
D'où la nécessité le regard  d'un intervenant extérieur qui permette l'analyse de la pratique.
Les groupes de parole ou de réflexion peuvent être d'excellents supports, faut-il encore que les CG soient sensibles à ces arguments....
Cordialement
Irène

lily

Je pensais ( et toute la famille également) que de placer Maman (malade d'Alzheimer) dans une famille d'accueil était une chouette alternative à l'Ehpad.
Au début: accueil chaleureux, trop peut-être.
Nous avons installé Maman. Quelques objets aimés, des livres ,des cahiers et des crayons pour déconnecter, des photos aussi... L'accueillante nous a dit que les personnes accueillies à ce moment-là (2) participaient à la cuisine, au ménage, à la vie de la maison...Vivant loin de chez Maman, je l'appelais tous les soirs. J'ai continué. L'accueillante m'a dit: "arrêtez de téléphoner le samedi soir, qu'on soit un peu tranquilles!" Ce que je comprenais parfaitement malgré l'agressivité de la personne.(elle avait dû avoir une journée chargée).
Ma fille habitant à 20kms de cet endroit, à plusieurs reprise, s'est vue interdire l'accès à la chambre de sa grand-mère ou même aux parties communes!
Un jour, elle m'apprend que tous les samedis elle se rend avec les personnes dans un grand centre commercial à 90 kms de là ! Petites routes de montagne, etc..
Puis, une fois par mois elle va à kms 200 (aller) chez son père et retour dans la même journée.!
Le téléphone est devenu une vraie galère: nous les enfants et les petits enfants n'arrivions que rarement à obtenir Maman.
Nous nous sommes aperçus que Maman et sa co-locataire passaient leurs journées sur un canapé défoncé devant une TV écran géant.
Un jour je suis venue visiter Maman; pas de taie d'oreiller.
Une autre fois le drap était dans un tel état que n'y aurait pas fait dormir un chien! et un panneau indiquait "toilettes interdites" (espace commun aux deux personnes accueillies).
Interdiction de venir tel ou tel jour(prévu) parce l'accueillante avait prévu de rencontrer "une copine".
Une fois , prévenue, l'accueillante a refusé que j'entre dans sa propriété et a fait venir Maman à la grille du jardin.Prison!
Et le jour où elle avait encore rendez-vous avec "une copine" elle a refusé que je ramène Maman pour la sieste. Heureusement, il faisait beau et nous avons attendu entre un bistrot et le banc sous les platanes. Quelques bleus...un peu trop...Ce jour-là, j'ai décidé de rompre le contrat.
 Pas de plainte, ni de procès.
Et cette dame a obtenu du CG l'agrément pour accueillir une troisième personne!
J'ai pris Maman chez moi; elle pouvait se promener dans le village, s'y perdre parfois; dessiner, m'aider à la cuisine, mettre le couvert....quelque chose qui ressemble à la vie.
Pauvres personnes âgées!
L'accueil familial est une super solution pour nos parents...quand l'accueillant n'est pas un mouton noir.

Etienne

Bonjour Lily,
La situation que vous décrivez est intolérable.
En avez-vous informé le Conseil départemental, chargé du contrôle des activités de cette accueillante et du suivi médico-social des personnes accueillies ?
Cette accueillante est-elle adhérente de Famidac ? Si oui, merci de nous en informer en privé, pour que nous puissions la radier de notre association.
Merci d'avance !
Famidaquement, Étienne