Malades concernés par l'accueil thérapeutique

Démarré par fred, 15 Février 2005, 16h51mn

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fred

Bonjour à tous!

J'aimerais savoir quels malades mentaux (quelles pathologies) peuvent être accueillis dans des familles d'accueil.

Y a t-il des types de maladies pour lesquelles cela est déconseillé ?
D'autres au contraire pour lesquelles ce type d'accueil est particulièrement bénéfique ?

Les familles d'accueil suivent-elles une formation psy ?

Merci pour vos réponses

Henri

Bonjour Fred,

Légalement, seuls les patients hospitalisés d'office ne peuvent pas bénéficier de l'accueil thérapeutique.

Cela dit, les établissements proposent l'accueil à des patients stabilisés, ayant un comportement à peu près adapté à la vie en société : absence de violences, possibilités de communication, intérêt pour des activités...etc.

Les personnes ne sont pas présentées en terme de pathologie, mais plutôt décrites dans leur vie quotidienne. En effet, une même pathologie présente des symptômes divers dans leurs formes et leur ampleur.

C'est aussi à l'accueillant de se positionner et de dire quels comportements ne sont pas admissibles.

En ce qui nous concerne, la formation est inexistante. Nous le déplorons, car des notions élémentaires sur la maladie psychique nous semblent essentielles pour mieux comprendre les troubles des personnes accueillies. En tout cas, l'information peut être recherchée dans les livres de vulgarisation, les émissions, internet...

Bonne continuation, Henri

fred

bonjour henri,

merci pour votre réponse.
Je me demandais aussi quelles répercussions peuvent avoir les pathologies des malades sur leur famille d'accueil.
Personnellement j'ai une très bonne amie qui connait régulièrement des épisodes assez graves de décompensation psychotique (ça c'est le terme médical mais dans la réalité cela veut dire délires, paranoïa etc..). Ses comportements en crise ont beaucoup de répercussions sur sa famille. Certains sont entraînés dans ses délires d'autres refusent de la voir. Toute l'organisation et le fonctionnement de la famille est bouleversée par la maladie.

Comment en tant que famille d'accueil vivez vous celà? Est-ce que cela influence votre vie au quotidien, vos relations de couple ou avec vos enfants? Comment vous protégez vous?

D'autre part, j'aimerais savoir si vous avez des relations avec la famille de vos pensionnaires. Comment vivent elles l'accueil familial thérapeuthique?

Comment se manifeste votre rôle thérapeutique (compte rendus? organisation d'activités particulières?...)

Joëlle

Bonjour Fred,

En ce qui me concerne, j'ai accueilli essentiellement des malades psychotiques dont l'état est stabilisé par le traitement. En cas de crise sévère, le patient est réhospitalisé. Le problème est que, dans ce cas, on n'est plus payé.

Mais il ne faut pas prendre le risque de laisser une situation dégénérer. Je ne comprends pas que le médecin du patient de votre amie n'intervienne pas dans ce sens. Il faut que votre amie demande la réhospitalisation du patient si l'équilibre de la famille est en jeu. Pour préserver l'intimité nécessaire, il faut des temps de repos, par exemple des week-end sans accueil, des vacances, des journées en semaine au cours desquelles le patient part faire des activités dans une autre structure (par exemple centre de jour).

Nous ne rencontrons pas la famille naturelle, l'équipe de placement fait tiers et c'est très bien ainsi. Chaque quinzaine, je reçois un membre de l'équipe de placement (référent du patient), une partie de l'entretien s'effectue avec le patient, une partie sans lui, une partie sans moi ; ainsi la parole peut circuler librement. Chaque mois, je rencontre le psychologue pendant environ 1h30 à 2h afin de parler du vécu quotidien avec le patient, cet entretien permet à la fois à l'équipe de mieux cerner le patient, à la famille de mieux comprendre ce qui se joue et éventuellement de rectifier son attitude. Pour les activités, on cherche ce qui plaît ; ça peut être très varié : dessin, peinture, musique, promenade, pâtisserie, baignade, etc ...

Meilleurs sentiments.
Joëlle

La copine d\'Henri

Re-bonjour, Fred

Oh là là !!! Je me sens un peu ... placée contre un mur, une lampe de 500 W éclairant mon visage :-) !!!

Je vais essayer de répondre à vos questions. Je pense qu'une personne qui "décompense" n'a pas sa place en accueil familial, pour le moins, pendant la période de "décompensation". Quelle vertu thérapeutique peut avoir un accueil familial pour quelqu'un en plein délire ?!

L'accueil familial se fait toujours "à plusieurs", toute la famille est concernée et toute la famille doit accepter de vivre, au quotidien, avec une personne qui souffre d'une maladie mentale. Bien évidemment, dans notre entourage, nous trouverons toujours quelqu'un qui a du mal à "côtoyer" la maladie mentale. Il vaut mieux dans ces cas, réserver les vacances pour entretenir la relation avec ces personnes, plutôt que de provoquer des situations d'angoisse aux deux parties. Vous avez imaginé une seconde le moment d'angoisse qui peut provoquer, pour les personnes que nous accueillons, l'arrivée intempestive du voisin juste à l'heure du goûter ? Et qu'il faut accepter de patienter un peu ? Peut-être même partager le gâteau ? !!!

Notre but est d'accueillir une personne dans un milieu familial qui fonctionne et d'arriver à intégrer cette personne, le mieux possible, dans ce fonctionnement. Il ne s'agit, en aucun cas, d'adapter le fonctionnement de toute une famille au comportement d'une personne qui souffre d'une maladie mentale.

Il est évident qu'il y a des interactions nouvelles quand il y a une personne qui vient se "greffer" dans notre quotidien. Les mêmes, à peu près, que quand "belle-maman" vient passer 15 jours à la maison ;-) !!!

Personnellement, je préfère poser les limites au départ d'un accueil. Après, nous aurons tout notre temps pour "arrondir les angles" et pour "mettre de l'eau dans notre vin". Comme avec "belle-maman", d'ailleurs ;-) !

Pour moi, une des compétences de l'accueillant est de savoir détecter si un accueil est en train de déborder, de perturber votre quotidien, d'interférer dans votre comportement ou celui de votre entourage et à ce moment, d'envisager un arrêt de l'accueil.

Dans notre cas, les personnes que nous accueillons n'ont pas de famille, ou ils ont perdu les liens avec elle.

Pour chaque personne accueillie, nous avons un projet thérapeutique. Nous rendons compte de notre travail lors des réunions avec l'équipe soignante. Ce projet initial peut évoluer, se compléter ou changer selon l'évolution et les envies de la personne. Les activités que nous proposons aux personnes que nous accueillons sont, dans la mesure du possible, en relation avec ce projet.

J'espère avoir répondu (un peu en vrac !) à vos questions.

Une dernière chose ... j'aime bien ma "belle-maman" ;-) !!!

A bientôt

    "La copine d'Henri"

david

Bonjour
je suis un adulte handicapé de 40 ans, j'aimerais rentrée en famille d'accueil mais je me demande
- Quelle différence il y as t'il entre une famille d'accueil "social" et famille d'accueil "thérapeutique" ?
- Pour quelle personne est-il conseiller une famille d'accueil thérapeutique?

Joelle 33

Bonjour David,

Voici ce que dit la loi : (Arrêté du 1er Octobre 1990)
"Art. 1er. - Les services d'accueil familial thérapeutique organisent le traitement des personnes de tous âges, souffrant de troubles mentaux, susceptibles de retirer un bénéfice d'une prise en charge thérapeutique dans un milieu familial substitutif stable, en vue notamment d'une restauration de leurs capacités relationnelles et d'autonomie. S'agissant de personnes mineures, cette prise en charge comporte également une composante éducative adaptée au développement psychomoteur et intellectuel des enfants accueillis.

Art. 2. - Ces services peuvent être mis en oeuvre par tout établissement assurant le service public hospitalier et participant à la lutte contre les maladies mentales, au sein des secteurs psychiatriques mentionnés à l'article L. 326 du code de la santé publique."


Ce type d'accueil est donc réservé aux hôpitaux psychiatriques. L'accueillant est alors salarié de l'hôpital et non de la personne accueillie.

Bien cordialement,

DESMASSIAS

Bonjour,

Pourriez-vous me donner la définition exacte de "l'accueil thérapeutique"?Par exemple quelles sont les maladies mentales concernées et la note du "GIR" est-elle prépondérente?

Merci par avance.

fred


AC

Bonjour, je ne sais si je poste au bon endroit, mais la structure " famille d'accueil" m'intéresse de près. 36 ans, souffrant de graves troubles alimentaires depuis 25 ans, étant actuellement en hopital de jour pour ne plus avoir à subir des hospitalisations complètes qui ne m'apportent plus rien, voyant que tout ce que l'on me propose dans le domaine médical ne m'aide pas à lâcher un symptôme qui me gache la vie ( anorexie boulimie vomitive et évoluant dans un environnement non adapté, j'ai pensé que je pourrai tenter d'aller passer quelques jours dans des familles d'accueil - alimentation la plus naturelle possible sinon impossible de manger quoique ce soit- dans des lieux aussi ouverts sur la nature ( montagne, mer...)...
Je suis en ALD, mise en retraite anticipée pour invalidité ( ancienne prof des écoles, naturopathe de formation...). Je suis assez sauvage de prime abord et j'ai beaucoup de mal à avoir confiance. Je n'ose pas partir seule ici ou là et je me sens coincée dans ma maladie et dans mon environnement. Ceci pourrait se faire en accord avec mon psychiatre et la structure de l'hôpital de jour, je ne cherche pas à fuir les soins mais à trouver des solutions ponctuelles alternatives. De courtes séquences pourraient me rassurer d'abord...je ne sais pas si j'ai droit à ces structures et c'est assez difficile pour moi même d'y avoir recours à mon âge.
merci d'avance pour votre réponse, ici ou sur ma boîte mail;
CA

patoche86

Bonjour AC,

Pour répondre à votre question : oui, je pense que vous pouvez faire des séjours temporaires en famille d'accueil, et par la suite pourquoi pas y vivre à temps plein.
Dans un premier temps, vous pouvez déposer votre annonce de demande d'accueil [Note de Famidac : pour un accueil "social", mais par "thérapeutique"] sur le site, ici : http://www.famidac.fr/rubrique33.html
Vous préciserez le département où vous résidez, et trouverez, je vous le souhaite, une place qui vous conviendra.

Bien à vous,
Patoche.

Joëlle33

Bonjour CA,

Est-ce que l'hôpital psychiatrique auquel est rattaché votre hôpital de jour pratique l'accueil familial thérapeutique ? Car, dans ce cas, vous pourriez bénéficier d'une prise en charge quelques jours par semaine ou le week-end en famille d'accueil, le reste du temps dans votre appartement. A la différence de l'accueil social, c'est que vous ne payez pas l'accueillant, donc vous pouvez garder votre appartement en attendant que cela aille mieux.
Bien cordialement,

Eulalie

Bonjour à tous,

À la suite d'un gros choc émotionnel il y a 6 mois, je suis trimbalée de services de psychiatrie en services de psychiatrie (sortie, rechute, reprise en charge, sorties, rechutes, reprises en charge...), tout cela sur fond anxieux-dépressif (je suis sous anti-dépresseur et anxiolytiques depuis 5 ans environ, et sous somnifères depuis ces 6 mois - somnifères que je ne prenais qu'occasionnellement auparavant).
Comme je ne peux retourner dans ma famille car bon nombre de mes difficultés viennent de là, que seule, je rechute systématiquement (je n'arrive pas à trouver la force de me lever le matin ni à m'alimenter), et que je commence à saturer de toutes ces hospitalisations, en fouillant sur Internet, j'ai découvert ce site et l'accueil familial thérapeutique ; il m'a semblé que c'était exactement ce dont j'avais besoin pour me relever.
Je suis donc allée au plus tôt en parler en consultation libre à une psychiatre de l'hôpital de mon secteur, mais malheureusement, ce type d'accueil n'existe pas dans mon département (il existe en revanche dans 3 départements limitrophes).
J'en ai également parlé quelques jours plus tard au psychiatre qui me suit en libéral, il m'a dit qu'il allait se renseigner, mais il ne l'a toujours pas fait.
Entre-temps, j'ai été de nouveau hospitalisée (sic...), j'en ai par conséquent aussi parlé à l'interne et à l'assistante sociale du service où je me trouve, et il m'a été répondu que ce n'était pas indiqué dans mon cas, que cela ne concernait que les personnes psychotiques, hospitalisées depuis des années, et plus âgées que moi (j'ai 29 ans)... or, je n'ai lu cela nulle part sur ce site (ni pathologies spécifiques, ni âge minimum limite, ni temps d'hospitalisation minimal...)
Pourriez-vous donc me dire si l'accueil familial thérapeutique est envisageable dans mon cas (personnellement, je ne vois pas d'autre issue, on m'a proposé de rentrer chez moi avec un suivi en CMP, mais je suis sûre à 99% de rechuter, et il n'y a rien de plus démoralisant que de rechuter, de revenir à l'hôpital, de rechuter, de revenir, et cela depuis 6 mois...) ?

D'avance, merci,
Eulalie

Joëlle33

Bonjour Eulalie,

Parlez de l'Accueil familial thérapeutique à votre médecin psychiatre. Il n'y a que lui qui peut dire si cette formule existe au sein de l'hôpital qui vous suit et si elle pourrait vous convenir.
Bien respectueusement.