Maladie contagieuse de la personne accueillie

Démarré par Christian, 01 Décembre 2002, 09h32mn

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Christian

Monsieur, Madame.

J'ai une question bien brûlante à vous demander. J'ai pris en charge au sein de mon accueil familial une personne agée, qui venait d'un centre de long séjour hospitalier.

Tout se passe bien, mais nous avons appris après un mois d'accueil, que celle ci avait l'HEPATITE C, mettant ainsi en danger
tous les pensionnaires de l'accueil.

Que pouvons nous faire ?????

Toute sa famille était au courant, mais n'a pas trouvé bon nous en informer de peur que l'on accepte pas son accueil, ce qui est tout a fait normal d'accepter de ne pas prendre de risque.
Les enfants nous ont dit que nous avions signé un contrat d'accueil, et que nous devions en subir les conséquences.

Je vous serai gré de bien vouloir m'indiquer ce que l'on doit faire ??

Merci de me répondre assez rapidement.
Christian Boistel

Thierry

Assurer et être à la hauteur de la situation !!

christiane

bonjour Christian,
je ne suis absolument pas étonné de ce fait
le jour que l'on accueille , on ne nous dit pas tout évidemment et je trouve cela malhonnète de la part de la famille tu prends quand meme des risques pour le reste des personnes vivant chez toi et de mon propre avis, je ne garderai pas cette personne, si gentille soit
elle?? que ses propres enfants assument le problème l'accueil familial est deja assez difficile et si mal rénumere que tu ne dois
pas prendre de risque pour ta famille et surtout tes enfants, qui un jour t'en voudront, meme si aujourd'hui ils ne disent pas le fond de leur pensée.
cet avis est le mien qui suis famille accueillante depuis 10 ans et qui a déjà eu des cas très difficiles ;
je te souhaite de prendre la bonne décision et rapidement, n'attends pas
christiane

D. BOURGEOIS

Cette réaction de panique et d'exclusion m'étonne et me trouble de la part de gens voués à l'accueil.  Le virus de l'hépatite C n'est pas facilement transmissible comme l'est par exemple celui de grippe. Il nécessite des contacts "de tissus à tissus" (contact sanguin, rapport sexuel, usage de la même brosse à dent, etc...) pour se propager. Dans des conditions ordinaires de propreté, il n'y a aucun risque.
Il y a en France des millions de personnes atteintes par le virus de l'hépatite C et parfois sans le savoir, et peut-être même au sein de certaines familles d'accueil... Il n'y a, à mon sens, pas lieu à faire de discrimination.
La même psychose s'était propagée au moment de la découverte du virus du SIDA. Des gens en venaient à ne plus oser toucher les poignées de porte...
De grâce, restons calme. En appliquant les règles ordinaires d'hygiène, il n'y a pas plus de risque que d'aller chez son dentiste!!!

Dr D. BOURGEOIS

Étienne

Bonsoir,

La seule chose qui me choque dans cette histoire, c'est que personne ne vous ait informé, dès le départ :
- de la maladie de cette personne
- des risques éventuellement encourus
- des précautions à prendre

Une accueillante familiale membre de notre réseau a pris en charge Pierre, sidéen en phase terminale, trois années durant (jusqu'à son décès). Elle trois jeunes enfants. Ils vont tous très bien... car tout le monde était au courant de la maladie de Pierre, avant même son arrivée.

Faut-il rappeler qu'un accueillant n'a pas à assumer les soins médicaux ou infirmiers de son pensionnaire ? Les professionnels (médecins, infirmiers, kyné, dentistes...) s'en chargent, en prenant toutes les précautions nécessaires. Ils courent bien plus de risques que nous.

Cordialement,
Étienne Frommelt
Accueillant familial, webmestre (bénévole)

albama

J'ai pris la bonne habitude de demander un certificat médical de non contagion et d'aptitude a être accueilli dans une famille.
Dans votre cas vous êtes dans le délai d'essai j'espère pour vous, renseignez vous auprès de votre médecin également.
bon courage

Thierry

Et y'a le secret médical ? non ?
Comme vous le mentionnez c'est pas une maladie à haut risque !

anne

Comment auriez-vous réagi si la personne vous avait annoncé qu'elle était séropositive ?
Informez vous, cela vous évitera de vous rendre ridicule.
Bon courage pour la suite quand même
Anne

christian

Bonsoir,

Tout dabord, je ne fais pas de discrimination, mais ce que je regrette, c'est la non-information de cette maladie contagieuse.
Cette mamie fait actuellement des piqures,et nous avons contact avec les soins
Puisque vous êtes médecin, vous devez savoir que la déontologie médicale spécifie par le biais de l'article 72 et 35 que le médecin hospitalier à une obligation d'information sur la maladie, quand celle-ci pourrait mettre en danger autrui.
n'étant pas au courant, nous aurions pu avoir
un problême, avec les autres pensionaires, qui se passent où s'échange les boissons....
Je ne prends pas cette maladie comme dépravante, mais comme une maladie à risque.
Je me suis permis d'en informer tout le monde, car je pense qu'il y a eu non respect de la réglementation du conseil général dont nous dépendons.
Le salaire minable que nous avons est en premier temps calculé selon l'état de dépendance de la personne, ainsi que sur les risques encourus.
la non déclaration de cet état de fait, a fait passer le salaire ainsi que les sujestions au tarif inférieur....!!!
Est ce que vous travaillerez 24 heures sur 24 pour 486 euros ?? ce qui représente notre salaire, ??
Merci de nous répondre sur ce message

Christian

Bonsoir, et merci de répondre à mon message.

Vous parlez de seccret médical, et je suis d'accord avec vous.
l'article sur le secret médical stipule que un médecin a le droit de garder le secret médical, sauf si la maladie met en danger par risque de contagion d'autres personnes.
Je suis conscient que l'hépatite c n'est pas dangeureuse, mais avec certaines précautions.
Le fait est que je ne vais pas me séparer de cette mamie, mais ce je n'ai pas apprécié, c'est le silence de tout le monde y compris l'assistante sociale qui nous l'a présentée.

Merci

Opale

Je pense qu'un malade et sa famille ont le droit ne ne pas divulger une affection d'autant plus lorsque le risque de contagion est limité.
Je sais ce que touche une famille d'accueil et je sais aussi la somme de travail que cela représente. Mais le docteur Bourgeois a raison: il ne faut pas céder a la psychose!
Une de mes amie est atteinte par l'Hepatite C. Elle vit depuis de nombreuses années avec son compagnon qui lui n'est pas atteint et ne l'est toujours pas et ceci meme avec une vie de couple tout a fait normale. Un enfant (né avant la maladie) vit avec eux est n'est pas atteint non plus.
Dans le cadre de votre fonction, vos rapport avec l'accueillis sont tout de meme moins important que ceux d'un couple. Que craignez vous donc???
La peur nait de l'ignorance. Renseignez vous donc....
Isabelle

Étienne

Bonjour Christian,
D'accord avec vous : s'il n'y a pas lieu de vous séparer de cette mamie, son contrat est à renégocier (tarif correspondant à son niveau de dépendance réel)
Cordialement
Etienne

Sophie

Bonjour à tous

J'accueille une dame depuis mi-septembre. Dialysée, elle a le statut de personne handicapée. Elle est chez moi à temps plein et tout se passe bien.
Seulement, on ne m'avait pas tout dit : elle a l'hépatite C. Maladie transmissible par le sang. Cela signifie par exemple que nous pouvons même être contaminés par le biais de la vaisselle, la nourriture, le linge: gencive qui saigne légèrement, blessure au doigt etc.
Première constatation : la personne référante, celle qui la suit depuis longtemps n'a même pas pris contact avec moi, et donc ne m'a pas informée !! (je l'ai appris hier, par hasard, par sa famille)
C'est moi-même qui ai pris l'initiative d'aller rencontrer l'équipe médicale pour savoir l'essentiel, et nous allons, mon mari et moi faire dès maintenant un dépistage (nous n'avons pris aucune précaution à ce jour).
Demain, la DISS, la personne référante de ma pensionnaire et l'assistante sociale viennent pour signer le contrat.
A votre avis, doit-il être mentionné dans ce contrat le caractère contagieux de sa maladie (sans la nommer car confidentialité) ? Ceci rentre-t'il dans de la sujétion particulière ?
Je vous demande ceci car je vais désormais devoir être plus vigilante sur l'hygiène à la maison. Ceci représente une contrainte non négligeable pour nous.
Au delà de cela, cette situation soulève tout de même un problème: il semblerait qu'un accueillant familial et sa famille ne soient pas systématiquement informés des éléments importants du profil de la personne accueilli. La raison en est simple : la volonté de ne pas effrayer !
Mais c'est grave.
Sans dramatiser, on peut mettre ainsi la famille en grandes difficultés.
Je ne sais vers qui me tourner mais je pense avoir quelque explication avec le référant!
Que feriez-vous dans cette situation?
Merci à tous, Sophie

Bonjour Sophie,
J'ai vécu le même cas que vous il y a 1 an, j'en ai parlé à mon médecin personnel qui connait ma famille et ma vie, il m'a conseillé de ne pas signer ce contrat et de retourner la pensionnaire via l'hopital qui me l'avais envoyé en me cachant son état, car comme il m'a dit vous étes famille d'accueil, vous n'étes pas médicalisée et vous avez vos limites et vous devez vous les fixer.  Ensuite ne vous laissez pas imposer des pensionnaires, vous avez droit au respect. Ce n'est pas de la discrimination que de pas vouloir accepter telle ou telle maladie, se sont nos limites d'accueil, et ce que vous serez capable de supporter, sans en tomber malade, vous. J'ai suivi son conseil et je ne le regrette pas. Depuis, puisque nous n'avons pas accés au secret médical et qu'il est respecté, c'est moi qui annonce aux personnes qui me contactent,  
les personnes que je n'accueille pas  et j'en ai averti mon AS, mon médecin et depuis je vis et j'accueille sereinement.
Si vous vous sentez capable de supporter cette charge, sans que votre mental et votre vie de famille en souffrent, faites le, sinon ne signez pas ; discutez avec votre médecin et ensuite prenez votre décision. Chaque famille d'accueil est différente, et nous n'accueillons pas forcément les mêmes groupes de personnes, mais nous n'en avons pas moins droit au respect de notre travail, et encore une fois ce n'est pas de la discrimination ; notre métier est un travail difficile et il faut pouvoir le faire chaque jour avec sérénité
Bon courage. Votre décision sera la bonne  

sophie

bonjour Marie-Josette
Je n'ai pas eu le coeur de renvoyer ma pensionnaire. Déjà deux semaines chez nous et son état général s'est amélioré... C'est une personne qui a connu bien des ruptures et des échecs,  et la rejeter encore la culpabiliserait davantage.
Nous avons signé le contrat avec période d'essai de six mois. Mais il va sans dire que si nous décidions de ne pas poursuivre, le CG, l'AS, la tutelle comprendraient. Ils étaient suffisamment "embêtés" de constater qu'une famille puisse se retrouver avec une personne porteuse d'une maladie transmissible sans en avoir été informée.
Il ne s'agit pas de tomber dans une psychose car cette maladie ne se transmet que par le sang. Mais, nous allons être plus vigilants sur l'hygiène et ma pensionnaire est pleine de bonne volonté.
J'ai presque exigé un rendez-vous avec l'hôpital non pour leur tirer des informations confidentielles mais pour qu'ils me donnent les moyens de nous protéger, notamment avec des gants. Ils sont responsables et je ne vais pas me gêner de leur faire comprendre.
J'espère ne pas regretter ma décision car en plus c'est ma première expérience. L'avenir le dira.
Merci à vous d'avoir eu la gentillesse de me répondre. Bonne continuation.
sophie

Dorinne

Bonjour à tous et à toutes,

C'est un peu sonnée que je me tourne vers vous. Je suis famille d'accueil pour adultes handicapés depuis 4 ans avec 3 agréments.

Une de mes accueillis, que j'accueille depuis plus d'un an, est hospitalisée depuis presque un mois pour des problèmes de santé. Je lui rend visite tous les deux jours m'entretenant dans un même temps régulièrement avec les médecins, elle n'a plus de famille à part nous.

Aujourd'hui à peine arrivée à l'hôpital une infirmière m'a interpellée me signalant que le médecin voulait me voir de toute urgence. Et celui-ci de m'apprendre que mon accueillie était en autre atteinte d'une Hépatite B, et ce depuis des années. Il y avait donc un risque de contamination élevé et qu'il fallait que mes deux autres accueillis, que mon mari, ma fille de 9 ans et moi même nous fassions dépistés en urgence.

Je suis sous le choc et dans l'incompréhension totale. Mon accueillie est donc porteuse de l'hépatite B et ce depuis des années sans que personne ne s'en soit soucié. Avant d'intégrer mon accueil elle était en hôpital psychiatrique où elle avait passée les cinq dernières années. Et pourtant aucun dépistage n'a été fait. La tutelle de l'hôpital m'a contacté pour accueillir cette dame sans jamais se poser la question d'une éventuelle contagion et du danger que cela pourrait faire encourir  à mes accueillis et à ma famille ?
Et moi très naïvement, cette personne sortant de 5 ans d'hospitalisation à aucun moment je ne me suis inquiétée d'un telle possibilité, ayant comme interlocuteur un service hospitalier j'étais en confiance, au moins de ce côté là, principe de précaution oblige !

Personne n'est vacciné contre l'hépatite B à la maison (au vu des controverse lié au vaccin), nous n'en avions jusqu'à présent pas vue la nécessité puisque je ne travaille qu'avec des personnes placées par l'hôpital  qui doit donc en principe prévenir d'une éventuelle situation contagieuse avant placement !

Je suis abasourdie et oscille entre la colère et l'abattement. Comment une telle négligence est-elle encore possible de la part d'un hôpital ?
Je ne pensais pas qu'être famille d'accueil sous entendait de jouer à la roulette russe. et comment vais-je pouvoir vivre avec l'idée, que si par malheur un d'entre nous est infecté, c'est parce que j'ai accepté d'accueillir cette personne.

Ce soir à table, il va falloir que j'explique la situation à tout le monde en restant la plus posée et la plus sereine possible en sachant pertinemment qu'une épée de Damoclès est au dessus de la tête de chaque membre qui sera présent pour le repas familial.

Voilà
Merci d'avoir pris le temps de me lire.
Dorinne