Malade imaginaire ???

Démarré par ISABELLE, 17 Avril 2011, 22h14mn

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ISABELLE

Bonsoir
Depuis 1 mois 1/2 j'ai une dame de 87 ans qui est très autonome et a toute sa tete. Mais voilà le problème elle est hypocondriaque elle se plaint tous les jours et s'invente des maladies le médecin est venu une dizaine de fois depuis qu'elle est à la maison.
Hier elle est allée aux urgences car elle avait une montée de tension à 18/9 on lui a fait des examens , analyses ect... est tout est bon les médecins m'ont dit qu'elle n'avait absolument rien et que cette tension venait de son stress
Elle est donc sortie de l'hopital aussitot.
Aujourd'hui elle a recommençé en disant qu'elle avait mal, que les médicaments la rendait malade et c'est sans cesse comme sa toute la journée. Un jour elle sera vraiment malade et on ne la croira pas et c'est dommage. Y a t'il des personne qui ont véçu ça ? Et que puis je faire face a ce problème ? Cela devient épuisant pour elle et pour nous
J'attends de vos nouvelles.

patoche86

Bonsoir,

J'ai vécu ce genre d'expérience. Un ami, d'un certain âge, qui se plaignait tout le temps. Il était par ailleurs malade, mais bien traité. Ses plaintes n'étaient pas forcément en lien avec sa maladie.
J'ai passé des heures et des heures à essayer de le rassurer (un bobo par ci, un bobo par là), à le conseiller, et quand il était rassuré d'un côté, ça allait mal de l'autre.
Comme vous, je sentais que je tournais en rond, et je me suis épuisée moi aussi.
En fait, j'ai cru comprendre plusieurs choses :
1- se plaindre, à tout va et tout le temps, est une manière d'attirer l'attention sur soi. Un besoin inassouvi, que rien n'étanche.
2- se plaindre, attirer l'attention par tous les moyens, est un moyen d'exister, de remplir sa vie de quelque chose, et d'exister aux yeux des autres
3- enfin, si le "mal" semble imaginaire, la souffrance n'en est pas moindre.
Je pense que ce type de pathologie, ou trouble du comportement (ça me semble plus approprié) traduit une angoisse, un mal de vivre certain. A rattacher à l'histoire du sujet.
Comme je le disais plus haut, quand ça va d'un côté, ça dérape de l'autre, et la personne se sent vivre dans et par sa plainte incessante.
Ce qui a pu m'aider avec cet ami, c'est de détourner la conversation, de capter son attention sur autre chose. Alors bien sûr, ce n'était pas dans le cadre d'un accueil familial, j'agissais ponctuellement lors de mes visites chez lui. Mais j'en ressortais parfois "fatiguée", car cela demande de prendre énormément sur soi, avec beaucoup de psychologie et d'humour, et surtout d'apprendre à se protéger comme on peut. Alors au quotidien, j'imagine votre difficulté à gérer le trouble.
Si ces plaintes ne sont pas accessibles à la réassurance, l'épuisement guette.
Que faire, quand la personne teste en permanence les limites, les met à mal ?
A vous de voir où sont vos limites, si vous pouvez vous protéger par d'autres moyens (prendre un après-midi, passer le relai), ou si ça n'est pas suffisant, envisager d'autres solutions........
Dans tous les cas, ne prenez pas ça pour un échec. Vous en tirerez toujours quelque chose qui vous servira par la suite.

Bon courage, tenez nous au courant.
patoche

Ninou

Bonjour,
Nous vivons en ce moment cette même situation. Une de nos pensionnaires souffre de cette même "affection mentale". C'est, effectivement épuisant pour les accueillants. Cette personne est pourtant fort agréable et pleine d'humour dans ses "bons moments", et nous l'apprécions vraiment beaucoup (elle dit souvent qu'elle est "au paradis" chez nous). Mais son obsession prend régulièrement le dessus et elle se met à écouter son corps et à rechercher des signes de maladie.
Elle arrive même à se créer des troubles réels. Le danger est de passer à côté d'un vrai malaise, au milieu de ses fantasmes. Cette situation engendre pour nous une fatigue nerveuse, voire un surmenage intellectuel, mais plombe aussi l'atmosphère de la maison, alors que nos deux autres pensionnaires sont plus fragiles qu'elle. Nous avons décidé de nous en séparer pour nous protéger et protéger nos pensionnaires. Cette décision a été difficile à prendre, sachant que cela risquait de la déstabiliser. En outre, ayant des intérêts divergents, cela va provoquer des tensions avec la famille, bien que nous soyons actuellement en très bon termes avec eux. Nous essaierons de gérer cela au mieux, et en douceur autant que faire se peut.
Qu'elle autre attitude adopter ? Nous ne le savons pas.
Salutations