Pourquoi de moins en moins d'accueillants familiaux :S

Démarré par pauline, 30 Avril 2007, 12h31mn

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pauline

Bonjour,

J'effectue une étude de faisabilité pour monter un CLIC en Charente Maritime. J'ai effectué un recensement des services et structures d'aide aux personnes âgées. Je me suis rendue compte, qu'en 2 ans, le nombre d'accueillants familiaux est passé de 40 à 28 sur le territoire.
J'aimerai savoir quelles sont les principales raisons de cette diminution (conditions pour l'agrément plus strictes... ??)

Merci d'avance

Annick (Rennes )

bonjour,
pénibilité du travail, personnes âgées trop lourdes à gérer (pour mon cas perso, deux GIR1 coup sur coup, on n'a pas le choix on est obligés d'accepter),  isolée de toute vie sociale, vie de couple entre parenthèses, pression importante  de la part de l'AS du conseil général, manque de reconnaissance et de respect aussi bien de l'AS que des familles naturelles vis à vis des accueillants, travail 24/24 sur 7/7 et 365 jours pour une rémunération dérisoire ...
protection sociale du même type.........
aujourd'hui pour mon mari et moi  le bilan est le suivant : nous arrêtons l'accueil pour personnes âgées
pour l'instant on s'accorde du temps pour nous reconstruire parce que, urgence !....
autant pour le physique que pour le moral...
je suis allée à une réunion de formation la semaine passée, j'ai vu des accueillantes en détresse..........
voilà sans doute une première réponse à votre question
annick

Dussart Nadège

Il y a presque 17 ans que je suis accueillante, et l'expérience me démontre encore une fois aujourd'hui, qu'il faut bien préparer ce travail avant de le commencer.
Il y a 17 ans, on était obligé d'avoir, surtout si on était en couple, un autre revenu, ce qui permettait en cas de l'absence de l'accueilli, de pouvoir continuer à vivre sans trop de casse. A l'époque, dans notre département, les agréments étaient limités à 2 personnes et ne pouvait concerner les accueillants célibataires  vivant seul.
Ce travail d'aménagement pour l'accueil, paraissait très restrictif, mais en même temps logique. On ne se rend pas compte sur le moment, si l'on a pas une activité extérieure (qu'elle soit salariée ou non, tout simplement une activité de loisir) on peut très facilement tomber dans l'enfermement nous aussi, et mettre tout en péril au niveau de la famille et au niveau du couple..
Je redis aujourd'hui, qu'il est impératif d'aménager d'abord sa vie avec ses valeurs de vie familiale et de couple. Travailler sur cet objectif est très important. Puis l'analyse de ses besoins financiers, et de sa motivation pour accueillir des personnes (analyser le pour et le contre sans se voiler la face).
Une fois ce travail accompli, y revenir et y revenir sans cesse. Il est impératif, pour moi, d'avoir des moments de solitude et de réflexion, de me retrouver avec mes enfants et de pouvoir dialoguer sur des problèmes perso, sans avoir forcément des oreilles qui traînent par là, et qui peuvent à tout moment (une fois les infos bien enregistrés) être utilisés contre vous avec des tiers, si jamais ces personnes décompensent ou sont mal. Car il faut bien le dire, ces personnes dans le besoin, sont forcément des personnes en souffrance, et malgré elles-même ne peuvent s'empêcher de médire quand elles ne vont pas bien (puisque la faute vient de toute façon et forcément de l'autre). Préservez donc votre intimité.
Donc, tout cela pour dire qu'il est aussi impératif de se préserver un espace de vie personnelle et familiale. Puis prendre de la distance sur un plan soin (toilette etc...), en faisant intervenir un infirmier ou infirmière, car la personne a aussi elle, besoin de cette intimité, qu'elle n'a pas forcément envie de partager avec vous.
Je pense que tout est forme de respect dans le rapport à l'autre.
Le travail aussi sur l'aménagement des horaires, qui donnent des points de repères dans le quotidien, et qui forcément pour alléger et rassure aussi les accueillis. Il y a donc des règles de bases indispensables pour le bon déroulement de la journée. Cela demande beaucoup de rigueur OK !!! mais tellement indispensable pour l'équilibre.
Trois personnes accueillies, peuvent, je pense, permettre l'intervention d'une aide deux heures voir plus, par semaine, pour le ménage et le linge, et jetant peut-être un oeil sur les accueillis. Ce qui laisse du temps.
Il est tout de même dommage, que dans les formations, on ne parle pas ou très peu de ce genre de choses. C'est indispensable pour que l'accueil puisse effectivement continuer, en préservant la qualité de la vie.
Il est sur que ce travail de préparation, est un travail laborieux, mais quels gains de temps pour la suite.. et quelle légèreté d'esprit.

La question importante, que je lis couramment sur le forum, est aussi, pourquoi pas plus de trois accueillis ?? Excusez moi du peu, mais l'accueil est un travail de relation humaine qui déjà n'est pas simple à gérer, si en plus pour des problèmes économiques, on aimerait en accueillir plus, là vraiment, il y a problème, on ne s'en rend pas compte au départ, mais des fois, on le paye très cher de sa personne et de son équilibre. (notre maison n'est pas un centre d'accueil bon sang, c'est tout simplement un endroit de vie). (Si on veut reproduire ce qui se fait déjà en les amalgamant tous les uns sur les autres, dans le non respect et la non-communication, ce n'est pas la peine.. Vous vous fatiguez pour rien, (les valeurs dans ce cas de figure, n'existent plus). Et je ne parle pas des retombées en outrepassant les textes de lois.
On a déjà eu beaucoup de mal à commencer à être reconnus dans notre fonction, pourquoi faut-t-il donc tenter le diable pour que tout se casse la figure.... Là, je suis très en colère....

Bon, j'ai dit ce que j'avais à dire... A bon entendant....  Bye, Nadège

marie claude

Bonjour Annick
Votre histoire m'intéresse, je prépare un mémoire sur les accueillants familiaux de personnes âgées, j'aimerais que les accueillants en détresse, et ceux pour qui tout ce passe bien me fassent part de leurs remarques.
D'avance merci
marie-claude.legrand at wanadoo.fr

Annick (Rennes )

bonjour nadège,

tout ce que vous dîtes,nous l'avons appliqué à  la lettre (organisation etc...)
lorsque vous avez des personnes qui ne peuvent plus bouger (grabataire tétraplegique ou alzheimeir  bien atteinte, (repas  qu'il faut donner et qui dure 1h30x3 par j) que  vous êtes obliger d'assumer les nombreux impondérables jour et nuit..........
d'autre part les intervenants sont des aides soignantes qui ne peuvent pas passer le soir et le wk, donc nous devons faire les soins alors que la PA est complètement dépendante..... ou  les infirmières qui passent à n'importe quelle heure..... (parfois et souvent entre midi et 13h pour la toilette du matin)
le passage dans la même journée de kiné, aide soignante, médecin etc... et la famille, tout ça, c'est ingérable !....  c'est une véritable intrusion dans notre vie....... impossible de préserver notre qualité de vie..........
 je l'ai très mal vécue
quand à préparer ce travail avant de le commencer, c'est impossible pour le premier accueil, on ne devine pas  du tout ce qui nous attend

bonne après-midi, Annick

Annette 24.

Bonsoir Nadège, Annick et les autres,
Votre vécu ressemble étrangement au nôtre.
Il ne faut surtout pas commencer par des cas difficiles.
Après 14 ans d'expérience, nous pouvons depuis un certain temps,  faire un accueil de professionel avec la faculté de prévoir et d'envisager nos limites et surtout de ne plus refaire les erreurs du passé à savoir toujours vouloir faire mieux que les autres et toujours  donner  plus que n'importe qui !!!
Maintenant nous sommes "raisonnables" et surtout professionels.
Le coeur n'a pas de limite mais la vie familiale et la réalité sont là pour vous en imposer.
Cordialement.
Annette 24.

martine

Bonjour à toutes et à tous

Je vais bientôt être agréée et vos discours me font un peu peur, dans le sens où ,je me demande si le métier de famille d'accueil n'est pas un sacerdoce !

MF57

bonjour à tous,

Annette 24, vous nous dîtes "Il ne faut surtout pas commencer par des cas difficiles. " certes ! mais encore faudrait il qu on soit au courant des difficultés de la personne qu on nous amène, celles qui ne se voient pas au premier coup d'œil et je suppose que comme pour nous, "on" vous en dit le moins possible quand les familles s 'il y a , ne cachent pas carrément ce qui est dérangeant. Et on le sait bien, en débutant on fonce droit dans tous les pièges... Difficile de connaître nos limites tant qu'on ne les a pas atteintes...

Nadège, Annick : vous avez raison (on dirait Ségo hum..) mais au début on se débrouille seuls il faut bien l'admettre, personne ne nous explique tout celà, on le découvre peu à peu . on parle de formation ? on est plutôt dans le bricolage.

On se forme soit même (merci internet) on s'informe (merci Famidac) : sur 6 pensionnaires qui sont "passés" par ici : un seul psy a pris la peine de nous parler longuement et de nous expliquer et la pathologie et les réponses/ comportements que nous devions adopter !
Pour l'une, c'est nous qui étions mis en accusation, au bout du compte elle a fait 2 autres familles d'accueil en 4 mois et se retrouve en institution car n'est pas gérable en famille d'accueil. Mais la suspicion fut sur nous, d'abord.

Enfin, bref, je suis un peu agacée aujourd'hui mais face à une situation difficile à gérer, je m'aperçois qu'on est seuls et que personne ne peut nous aiguiller, nous informer à défaut de nous former, c'est la grande débrouille ! alors oui c'est à  nous de devenir professionnel et je me rallie à ceux qui insistent ici : 3 c'est un maximum, vraiment

bonne journée

jouniaux annick

Annette 24. a écrit:
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> vouloir faire mieux que les autres et toujours donner  plus que n'importe qui !!!
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bonjour Anette, et merci à toutes pour vos réponses, mais nous n'étions pas dans cet état d'esprit de faire mieux que les autres ou donner plus que n'importe qui !
 nous voulions faire "BIEN "tout simplement
 mais, dans notre secteur on nous place dans les familles d'accueil, des cas qui relèvent du "long séjour"
le médecin gériatre qui a accepté de prendre en urgence en janvier dernier, dans sa maison de retraite  en service long séjour, la dernière mamie que nous accueillions l'a qualifiée lui-même de cas d'extrême lourdeur
 les infirmières dans cette maison, elles mêmes disent qu'avec le matériel, l'habitude et l'expérience en étant à deux elles ont bcp de mal et ne comprennent pas que l'on puisse placer en  accueil "familiale" des cas aussi lourd.
c'est même pas rassurant pour la PA et ça détruit la FA
 merci à toutes de vos réponses
 annick

Etienne

Bonjour tou(te)s,

Voilà qui nous renvoie directement
- au sujet "Les limites matérielles ou médicales de l'accueil familial" (cliquez ici : http://www.famidac.fr/forum/read.php?14,3007).
- au fait que l'accueil familial, à mi-chemin du maintien à domicile et du placement en établissement, ne remplacera jamais les établissements spécialisés. Les accueillants ne sont pas tous spécialisés en soins palliatifs et il vaut mieux qu'ils puissent dormir, la nuit. En établissement, les salariés se relayent pour gérer les cas les plus lourds ... puis rentrent se reposer chez eux !
- aux statistiques actuelles : 13.868 personnes accueillies dont 7.327 personnes handicapées et 6.541 personnes âgées (de 60 ans ou plus, donc pas forcément très âgées).
- à l'obstination des médias, qui parlent systématiquement d'accueil de personnes âgées, quasiment jamais d'adultes handicapés

Vu d'ici, il ne me semble pas qu'il y a "de moins en moins d'accueillants". Plein de "jeunes" accueillant(e)s nouvellement agréé(e)s (28 à 40 ans) adhèrent, depuis 2005, à l'association Famidac. Leurs professions initiales : infirmier(ères), auxiliaire ou assistant(e) de vie, aide soignant(e), éducateur(trice), psychologue, orthophoniste, psychomotricien(ne)...  Leur point commun : quelques années d'expérience en établissement, marre de ce "travail à la chaîne, 2 minutes par patient" et l'envie de pouvoir enfin "bien s'occuper, à fond" de deux à trois personnes.

Certains départements encouragent l'accueil familial, d'autres non. Qu'en est-il de la Charente Maritime ??? Indices : voir le respect des textes en vigueur et le barème de l'aide sociale de ce département...

Famidaquement, Étienne

marie-josette

Bonjour à tous

 Pour répondre à Martine. Non notre métier n'est pas un sacerdoce.
 Mais comme nous le voyons, aucune formation ne pourra remplacer le vécu. Nous pourrons apprendre comment lever un malade, faire des petits soins, comment réagir à tel ou tel comportement, aider un accueilli dans sa vie quotidienne, lui réapprendre à marcher, se laver, les accompagner dans la mort etc. rien ne pourra nous préparer à supporter l'invasion des visites des familles et  d'intervenants auprès de nos accueillis, bousculant ainsi nos habitudes et violant  notre intimité, supporter le stress d'un travail précaire et sans garantie de revenus
Je connais une aide soignante et intendante dans une maison de retraite qui lorsqu'elle est venue me voir au début, me disait « qu'être accueillante personne âgée  ne lui serait pas difficile, étant du métier. » Après deux ans d'activité, elle ne tient plus les mêmes propos, et reconnaît qu'il faut une sacré dose de volonté pour continuer et que son métier ne l'avait aucunement initié à tout ce qu'elle endurait. >:D< Je la remercie en passant car moi sans formation, je faisais nunuche à coté d'elle, mais je fais cela depuis 13 ans, et je tiens toujours le coup. (tu)
Je pense que l'apprentissage sur le tas, même s'il est dur et parsemé d'embuches est celui qui le plus proche de la réalité. Ne laissant aucun doute sur ce qui nous attend. Mais nous le faisons toutes et tous avec courage et détermination pour le plus grand malheur de tous ceux qui s'évertuent  à prouver de par leur texte de loi que notre métier n'en ai pas un. :X
Mais ces mêmes personnes qui ne veulent pas reconnaître notre métier, n'oublient pas d'empocher chaque année le  règlement des impôts sur notre revenu qui est bien le fruit de notre travail .....de ce fameux métier qui n'en est pas un........
Pourquoi la loi ne nous a pas dénommé "chômeurs accueillant", on ne paierait pas d'impots et l'on serait même mieux considérés je pense, et ils parleraient de nous pour les élections. X(
Restons zen, MF 57 et serrons nous les coudes.
Ptit coucou en passant à mon amie Annette ;) et ma voisine Nadège que je n'oublie pas.

Amicalement

marie-josette

Bonjour Annick

Je vois que vous avez eu la totale. Mais je pense que c'est parce que dans certain département  on vous impose des accueillis, sans avoir la possibilité de les rencontrer avant, ou urgence car besoin de revenu pour vivre. j'ai vécu cela aussi.
C'est la que l'on reconnait l'aberration de nos lois qui nous exclu du code du travail et qui nous amène à des situations catastrophique. lorsque l'on peut et si on a le temps financièrement de chercher de par nous même ceux que l'on désire accueillir. Rencontrer ces personnes avant, prendre conseils auprès de leur médecins ou de notre médecin qui se met en contact avec le leur. Il y a moins de risque que de nous les laissez imposer par un centre de placement, qu'il soit du CG ou hopital court et moyen séjour. Mais voila. Ces lois faites par des gens qui ne connaissent pas notre métier, font que nos situations financières sont en premier, l'objet de nos accueils fait dans l'urgence, sans penser que nous allons mettre en péril notre vie de famille. Rare sont les familles qui font ce travail par pur plaisir ou très peu.

J'espère que vous vous rétablirez vite, et surtout ne laissez pas ce mauvais souvenir détruire votre famille et votre vie. Vous n'êtes en rien responsable.

Amicalement

Annick (Rennes )

merci à Marie-Josette à Nadège à Anette 24 et à MF 57

 de vous lire ça m'a fait du bien, il me semblait que c'était moi qui était intolérante  et qui n'acceptait pas d'être dérangée dans sa  petite vie............. alors qu'en fait j'aime bcp m'occuper des personnes en difficultées mais, pour autant je n'accepterai plus  que l'on m'impose des cas trop lourd
 tout n'est pas noir puisque depuis  septembre dernier  j'accueil un monsieur de 61 ans qui après un AVC  est complétement désorienté, mais néanmoins complétement valide  et cela c'est vraiment que du bonheur (mais, il est en attente d'une famille en Alsace)
 et maintenant je ne "veux que des gens comme cela" et je ne céderai pas, je préfèrerai arrêter l'accueil  là, je me sens vraiment utile, je l'aide à récupéré  et je dis à Martine de ne pas avoir peur !

 je vous dis merci et bonne journée à vous tous,  annick

Scoë 974

Bonjour,
Parce que c'est un "métier" qui vous fait travailler 24/24h y compris les jours fériés (non majorés de toutes façons) tout en étant sous-payés.
Il y a d'énormes difficultés de se faire remplacer : qui et à quel tarif ?
C'est une activité incertaine, en cas de décès, hospitalisation ou autre départ, les périodes vacantes ne sont pas (ou mal) payées. Comment dans cette situation continuer à faire face aux dépenses mensuelles.
Le seul coté positif à notre situation est de travailler en couple mais le revers de la médaille c'est que, lorsqu'on pèse le pour et le contre, nous souhaiterions arrêter d'exercer cette profession atypique mais l'assedic ne nous connaissant pas, il n'est pas facile de se former à un autre métier.
Bref, expérience intéressante humainement mais affligeante financièrement...

sissi32

:X en réponse à  Pauline, annick MF57 et autres,

tous d'abord bonjour à toutes,

Je pense qu'il y a de moins en moins de familles d'accueil car hélas ! encore trop de personnes ingnorent ce qu'est une famille d'accueil et l'on ne parle pas assez de nous.
Quand aux accueillis depuis Octobre 2006 je suis en attente d'une adulte handicapée mais je pense que quelque part on me punit d'avoir fait les choses en règle.
En effet j'ai eu un cas trop lourd pour moi et j'ai envoyé au CG une lettre recommandée dans les temps réglementaires  et maintenant quand une personne se présente chez moi le CG la décourage en disant, vous savez si vous tombez malade mme.... ne pourra pas vous apporter les soins voulus .De quel droit de décourager les gens comme cela ? il y a une différence avec une personne de 37 kg et une de 90 kg. Je suis vraiment très déçue. Tu vois Marie-Josette tu n'est pas  la seule, nous aimons notre métier et on nous mets les bâtons dans les roues.

Ptit coucou amical à MF57 et amitiés à toutes et tous bons courage.

Martine23

Bonjour à toutes,

Je vois que la situation est la même partout, nous nous sentons incomprises, isolées et non reconnues.

Dans notre département de la Creuse, notre situation est un peu différente, le nombre de familles d'accueil augmente régulièrement. Ce n'est pas pour autant que nous nous sentons plus entendues et plus reconnues. Forte de cette constatation, l'association des famillles d'accueil de la Creuse  a décidé de prendre véritablement les choses en main. Il faut en premier lieu faire connaître l'accueil familial et pour cela nous n'avons pas d'autre moyens que de multiplier les interventions dans tous les outils de communication à notre disposition.

Donc, nous avons retroussé nos manches:
- en créant un site Internet familleencreuse.org (merci encore à christophe accueillant familial et surtout très bon informaticien),
- puis j'ai fait venir une journaliste chez moi, et hop un article dans l'info limousin, qui est arrivé moins de deux semaines après parution sur les tables des élèves d'une formation AFPA d'auxiliaires de vie (comme quoi ça marche),
- ensuite nous avons élaboré un bulletin bimensuel qui paraîtra la semaine prochaine, il sera envoyé à toutes les familles d'accueil de la Creuse, les médecins, les pharmacies, les CLIC, ect...,
- je serai lundi 7 mai sur les ondes de Radio Bleue Creuse pour une émission en direct,
- de plus, nous organisons une collecte de vêtements pour nos accueillis les plus démunis, avec pour autre objectif de vendre le surplus dans des vide-greniers cet été (avec évidemment un stand aux couleurs de l'accueil familial) où nous pourrons de vive voix faire connaître notre activité et notre association,
- nous avons aussi voulu nous interresser aux autres associations qui peuvent nous apporter du confort, ou du mieux-vivre à nous et à nos accueillis (la solidarité entre asso est aussi un moyen de se faire connaitre),
- et enfin, nous avons grâce à notre travail créé des liens privilégiés de soutien et de dialogue avec notre conseil général. Celui-ci n'est plus pour nous  une administration qui nous met des bâtons dans les roues mais un véritable partenaire sur lequel nous pouvons compter.

Inutile de vous dire que toutes ces actions publicitaires nous demande beaucoup d'investissement personnel, mais notre reconnaissance est à ce prix. J'aime mon métier qui me donne l'impression d'être véritablement vivante et utile, pour rien au monde je ne voudrais y renoncer.

Voilà, depuis le 17 février 2007, l'association des familles d'accueil de la Creuse a pris un nouvel envol, nous sommes passé de 4 adhérents à 17 sur  60 de familles agréées, soit presque 30 % de familles sont aujourd'hui adhérentes.Mais notre objectif est de fédérer toutes les familles d'accueil creusoises. Bien sur cet objectif ne sera jamais réalisable, mais nous pensons quand même, être en mesure grâce à notre entêtement, de devenir avec le temps une organisation incontournable dans notre département.

J'espère que tant de mouvements ne vous effraie pas trop, j'ai la chance d'avoir un mari très investis dans notre activité, ce qui me permet de donner beaucoup de temps à notre association. N'ayez pas peur de vous fédérer et d'ouvrir un dialogue avec votre conseil général et vos élus, montrez-leurs que vous êtes dynamiques et compétents. Il n'attendent que vous pour enfin d'évelopper  dans leur département, l'accueil le plus humain et le plus adapté aux personnes en grande perte d'autonomie.

Amicalement.

martine thevin et raymond constanza

Bonjour Pauline
Il y a quatre ans nous avons voulus, mon conjoint et moi, quitter la région parisienne pour nous installer dans votre région qui est ma région de naissance. Mes parents vivent à Pons.
Nous avions écrit au conseil général qui n'a pas pris le temps de nous répondre ??????????????
Et la deuxième difficulté fut que nous n avions pas trouvé de location de maison assez grande pour accueillir trois personnes en plus de notre famille.
Nous nous sommes installé en région PACA et je suis accueillante familial thérapeutique. Nous avons loué une très grande propriété et nous avons même créé une association ECLAIRCIE qui accueille des personnes handicapées mentales pour des séjours de vacances.
L année passée nous sommes aller a Meschers avec nos patients passer deux semaines de vacances et nous avons vus un ancienne colonie de vacances a vendre et cela nous a fait rêver, mais nous n'avions évidemment pas les moyens financier d'acheter une telle maison.
Cordialement
Martine Thevin

evlyne

Effectivement les témoignages que je viens de lire ouvrent la discussion sur beaucoup de points.
Je suis arrivée au milieu de cette discussion justement voulant avoir des renseignements sur ce travail ou sacerdoce
ce travail n est pas assez reconnu en rapport avec la charge de travail et de préocupations flexibilité et abnégation dont il faut faire preuve.
Comme tout travail relatif à la personne agée en général.
Assistante de vie. je travaille à domicile des patients ou dans les maisons de retraite en tant que remplaçante.
mon but était de me renseigner et d avoir quelques témoignages positifs relatifs à cette activité.
L'idéal serait il de n avoir qu'un seul résident à la fois.?

MF57

evlyne a écrit:

> L'idéal serait il de n avoir qu'un seul résident à la fois.?

?? un seul pensionnaire ? voici qui fait un salaire plus que réduit... n'oublions pas que c'est un métier (on le voudrait en tout cas)
A l'heure où on parle du mérite, du travail, des travailleurs qui se lèvent tôt (on est dedans non ?) un seul résident : ce n'est alors qu'un revenu de complément qui ne nous donne pas droit à grand chose (cotisations retraite par exemple). Un seul "salaire" sur cette base : pas de quoi faire bouillir la marmite, vivre tout simplement de son travail. Et puisqu'il faut être présent 7j/7 - 24h/24 : impossible d'avoir un autre travail à côté...
Il y en a pour qui cette activité est le revenu principal.

dupuy

bonjour, j' ai eu exactement le même probleme , on se retrouve seul ( moi seule) on vous lache , on se sent accusée d' avoir mal fait son travail , dur.............et quelque mois plus tard on se rend compte que les autres n' ont pas fait mieux
bon courage à tout le monde
 bises à tous
 MONIQUE

sylvie de toulouse

Je ne comprends pas , je vois tout le monde se plaindre .
pour moi tout se passe bien, j 'ai été agréée en mars 2006 (je n'ai pas eu de problème avec le Conseil Général), ma 1ere grand mère est arrivée en octobre 2006. j'ai mis longtemps pour en trouver une, car je ne voulais pas prendre n'importe qui .
depuis j'ai un 2eme agrément  et une 2eme grand mère (que j ai pris soin de choisir aussi) et tout se passe à merveille et j'ai largement le temps de m'occuper  d'une 3ème personne (quand j'aurai l'agrément).
alors pourquoi de moins en moins d'accueil familiale, c'est simplement le fait que les gens ne connaissent pas ce mode de garde donc il faut que chaque accueillante familiale  parle de son métier et se fasse connaitre, c'est ce que je fais tous les jours
pour répondre à MF57 du 2/05/07 on a tout de même 2 mois d'essai pour découvrir la personne qu'on nous donne en garde
bises à tout le monde

MF57

bonjour sylvie de toulouse
vous avez raison, on a 2 mois, qui ne sont parfois pas suffisants, je vous l'assure. Je parle d'handicap mental pas de personnes âgées et c'est sans doute toute la différence.
Ceci dit tout se passe bien pour nous maintenant mais je témoignais d'un cas particulier que d'autres ont du rencontrer. Les services encadrants parlent de "lune de miel" et j'ai compris le sens de cette expression (:P)
Je m'aperçois également que les médias parlent un peu plus de l'accueil familial, presse locale, en ce moment France 5 : effet boule de neige, volonté des  pouvoirs publics de faire passer le message ? En général tout est bien mélangé : accueillir une personne âgée simplement vieillissante ou une personne atteinte de troubles d'alzheimer ou impotente etc... accueillir  un adulte handicapé mental avec toutes ses variantes possibles (!)- moteur éventuellement, tout celà est bien différent.

Je peux juste témoigner que sur nos 3 pensionnaires, 1 seule est réellement suivie (ils ne viennent pas tous du même secteur psychiatrique), encadrée et par son psy qu'elle voit régulièrement et par l'équipe soignante qui vient la voir ici, dont le traitement est adapté selon les phases qu'elle traverse, une autre est à peine suivie, le dernier : il y a tout à faire, c'est nous qui devons alerter. Physiquement, psychiquement : tout est à prendre en charge et rien ne bouge.... et nous ne sommes pas des professionnels, c'est bien ce qui nous "inquiète" parfois.
Mais je n'accuse pas non plus l'AS du CG qui nous l'a confié : il ne connaissait rien non plus sur ce patient et le dossier médical se résumait à un court paragraphe, rupture familiale depuis de nombreuses années, solitaire, c'est suite à un grave accident de la route, que cet homme s'est retrouvé dans un institut et que quelqu'un s'est "enfin" occupé de lui. Trauma crânien, difficultés motrice : ça c'est visible immédiatement, le reste : c'est à découvrir au fur et à mesure et certes pas en 2 mois.

Social, thérapeutique : les frontières sont bien minces et floues. Vous aurez compris que je parle là du bien-être des pensionnaires et non du nôtre.
Et nous n'avons aucun problème avec le CG, bien au contraire mais le 1er cas que j'avais cité nous a permis de découvrir les rouages compliqués des services de placement, et c'est vrai que nous avons été mis en accusation en quelque sorte alors que la pathologie de cette pensionnaire nous dépassait complètement et que personne ne nous en avait parlé, nous avait expliqué quoique ce soit et c'est bien dommage (surtout pour elle)

bref c'est en forgeant qu'on devient forgeron !
Voilà une réponse un peu longue mais qui permettra je l'espère de comprendre que le but n'est pas de se plaindre mais tout simplement de partager une expérience, différente selon chacune des familles :P
On découvre tous en démarrant ce métier tellement d'aberrations....mais bon ! je m'aperçois que de sacrés progrès semblent avoir été faits X( alors haut les cœurs ! et bon courage à tous