Difficultés majeures des accueillants familiaux

Démarré par pauline, 11 Novembre 2008, 00h57mn

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pauline

Bonjour à tous!

Actuellement étudiante et effectuant une recherche sur l'accueil familial de personnes handicapées adultes, je souhaiterai connaitre les difficultés majeures rencontrées par les accueillants.

Tout témoignage me serait précieux, en particuliers concernant deux questionnements :
-  avez-vous des renseignements complets sur la santé des personnes quand le contrat d'accueil est signé (handicap, pathologie, troubles du comportement...) ? Si ce n'est pas le cas eske cela vous a deja posé problème au fur et à mesure de l'accueil ?
 
- en cas de problèmes pendant l'accueil (difficultés dans les relations avec l'accueilli, fatigue psychologique, impression de ne pas avoir de solutions à des difficultés lors de l'accueil...) à qui pouvez-vous en parler? Y'a-il parfois une certaine appréhension à parler de ces problèmes de peur d'être stigmatisé, voir que l'agrément soit remis en cause ?

En vous remerciant, Pauline

cathy

Bonjour,

Pour Pauline :

A la signature du contrat nous avons souvent peu de renseignements sur l'accueilli(e).
Ceci pose parfois problèmes, car savoir que tel comportement peut arriver, c'est aussi réfléchir à comment faire face, ne pas être surpris, donc être tout de suite opérationnel.
Mais nos accueillis peuvent avoir des comportements (en mieux ou en moins bien) en famille d'accueil  , comportements que personne ne pouvait prévoir. La richesse de l'humain, c'est qu'il est imprévisible.
Pour moi, un seul conseil, une famille d'accueil doit savoir s'adapter, pas avoir de principes trop rigides.
Si, l'accueil s'avère impossible ne pas hésiter à rompre le contrat plutôt que de courir à la catastrophe.

Le soutien face aux difficultés, pour les personnes handicapées psychiques, nous le trouvons auprès des équipes de suivi psychiatrique (même en accueil social). Dans notre département, elles sont toujours présentes pour nous écouter, nous soutenir.
Certains médecins généralistes ou psychiatres nous aident beaucoup également.
Non, nous ne vivons pas de l'appréhension pour parler des problèmes, nous essayons de comprendre, d'accompagner le mieux possible.
L'échange est toujours très riche. A mon sens, il ne faut jamais rester seul face à ses difficultés.

L'agrément ne peut être remis en cause que par les équipes du suivi médico-social du CG, elles ne comprennent pas grand chose dans nos difficultés. S'il y a difficultés, c'est que l'accueillant n'est pas compétent, il faut faire simple !

Cordialement

pauline

Je vous remercie cathy pour votre témoignage.
Je suis un peu perdue dans la problèmatique de ma recherche, mais j'y travaille.
Merci encore.
Pauline

virg

salut,
je suis en 3° année et je fait également mon mémoire sur l'accueil familial thérapeutique. Je suis actuellement en stage en hopital psychiatrique et je m'occupe des AFT. G orienté mon mémoire sur la réinsertion sociale des patients.
En tt cas  très bon choix de sujet! bon courage

Belén

Bonjour Pauline,

Les difficultés rencontrées sont plutôt liées aux pathologies des personnes accueillies. Par exemple, chez une personne qualifiée de psychotique, les soliloques sont fréquents. Le monologue n'est adressé à personne en particulier. Parfois à des volumes inadaptés. Ce " bruit de fond" peut être fatiguant, à la longue !

La répétition est un classique ; les personnes accueillies angoissées répètent très souvent une phrase ou une question, dont elles connaissent la réponse, mais sait-on jamais ? L'accueillant, lui aussi, se doit de répéter : rappel aux règles, perpétuelle désorientation, etc...

Du coup, en accueil thérapeutique, il est salutaire de pouvoir souffler un peu et de résister ainsi à la chronicité !!! En tout cas, il y a hélas peu de rencontres avec l'équipe pour analyser et comprendre tout ce qui est dit dans ces moments-là. Pourtant, même en l'absence de signification, il y a bien un sens, sinon où irions-nous ?!

Tenez-nous au courant de vos travaux... Mike

Françoise

Bonsoir Pauline

même réponses que mes prédécesseurs, également à ce que dit Mike, bien que nous mêmes soyons accueillants à titre "social" pour handicapés mentaux. Répéter 10,20,30 fois par jour les mêmes choses et savoir qu'il faudra recommencer...entendre la même question jour après jour, encore et encore....mais on s'habitue ! >:D<
Pire, la pathologie n'est même pas clairement dite.
On la découvre, et parce que nous nous intéressons à ce que nous faisons, nous nous renseignons, documentons (merci internet et merci le médecin traitant du village qui n'a même pas un dossier médical complet) et ensuite nous nous adaptons. nous découvrons au fur et à mesure la pathologie, nous apprenons à gérer les comportements et bien sur, nous perdons du temps, nous ne réagissons pas "comme il faudrait".
Sur 3 accueillis, 1 seul est vraiment suivi par le CHS qui l'a placé par l'intermédiaire du CG et l'équipe médicale qui le suit depuis de nombreuses années a décidé de continuer bien que " ce suivi doit être assuré par le CG mais..."
ainsi nous avons un contact régulier avec son psy, l'infirmière vient à notre domicile et à chaque fois qu'un problème se pose, ils répondent présents sans jamais de défaillances (oui, je sais, çà ressemble à de l'accueil thérapeutique mais ce n'en est pas, d'ailleurs ce service du CHS n'en fait pas : manque de budget)

Donc à votre question : "cela vous a deja posé problème au fur et à mesure de l'accueil ? " oui bien sur et c'est le principal problème.

Peur d'être stigmatisés ? on fait autrement, on fait avec et on cherche le "bon" interlocuteur. les résultats au bout du compte, ne permettent pas une remise en question de l'agrément....de l'accueil : c'est autre chose.:)

Le Neuder

Bonjour,
A vrai dire nous n'avons que très peu d'information concernant l'accueillie. Ce n'est qu'au fur et à mesure que l'on se rend compte du degré de handicap de cette personne. C'est alors que les difficultés arrivent. En général, il y a une période "d'euphorie" qui dure environ deux années.
Lorsque je rencontre des problèmes, je contacte l'éducatrice de l'ADAPEI qui recadre les choses mais plus les mois passent et plus cela devient difficile, d''ailleurs il n'est pas rare que nous soyons impuissant face à ces troubles (la somatisation étant fréquente). Le psychiatre réadapte le traitement très fréquemment, cependant il n'y a que peu voir pas du tout d'amélioration. Cette situation devient tellement invivable que j'envisage de changer de métier, j'ai trois enfants dont la dernière a à peine deux ans et je consacre plus de temps à mon accueillie qu'a ma propre famille, tout cela pour un salaire net de 600 euros mensuel environ.

pauline

Merci à tous pour vos témoignages !
n'hésitez pas à soulever les problématiques que vous rencontrez dans votre vie quotidienne en tant qu'accueillant familial, même d'autres que celle que j'ai évoqué au départ (qui ne sont que d'éventuelles pistes de recherche)
Je vous tiens au courant dés que mes recherches s'affineront et je pourrai vous transmettre un questionnaire plus clair à ceux qui désireront y répondre.
En vous remerciant encore une fois.
Pauline

Louisa

Bonsoir à tous !

J'effectue également des recherches sur les familles d'accueil et je souhaiterai avoir des témoignages plus précisément sur les Retentissements de l'Accueil Familial Social  sur le quotidien d'une famille d'accueil. En d'autres termes je cherche à évaluer le déséquilibre qu'à pu produire l'accueil d'une personne dépendante sur vos vies de famille ainsi que les ressentis de chacun de ces membres (enfants, conjoint, autres ...) ?

J'aimerai beaucoup rencontrer des familles d'accueil de la région Ile de France (94, 93,92, 91, 77, 78) ou de l'Oise (60 - proche Ile de France) pour m'entretenir avec elles sur leur activité, les personnes accueillies, leur quotidien, le suivi de l'accueil, le contrôle etc...
Si vous avez des pistes sur la manière de rentrer en contact avec des familles d'accueil dans ces régions, je suis preneuse et je vous en remercie d'avance.

Cordialement,
Louisa

Etienne

pauline a écrit :
> n'hésitez pas à soulever les problématiques que vous rencontrez dans votre vie quotidienne en tant qu'accueillant familial,
> même d'autres que celle que j'ai évoqué au départ

Bonjour Pauline,
Des "autres problématiques" et "difficultés majeures des accueillants", vous en trouverez plein dans les autres sujets de ce forum ; il vous suffit de les décortiquer.

Bonjour Louisa,
Pour "rentrer en contact avec des familles d'accueil dans ces régions", servez-vous des rubriques "Départements" et "Annonces" de http://www.famidac.fr.

Pour toutes les deux : Merci pour votre intérêt ... Les résultats de vos recherches nous intéressent également : nous (les administrateurs de l'association Famidac, voir le "qui sommes-nous" figurant au bas de chaque page de ce site) sommes prêts à vous donner des coups de main, si vous vous engagez, lorsqu'ils seront achevés, à nous communiquer vos mémoires (pour information et/ou, avec votre accord, pour publication).

Famidaquement, Étienne

pauline

Bonjour tout le monde!

Voila un moment que je ne suis pas passer ici, car je suis en stage en ce moment et c'est assez prenant.
Mes recherches s'affine doucement , 2 problématique me paraissant intéressante :

- Est-il possible de mettre en place un accueil adapté et serein lorsqu'on accueille une personne handicapée mentale avec troubles associés, et que les informations médicales de l'accueilli n'ont pas été transmises?

- Les missions des accueillants familiaux sont diverses et particulièrement prenante, cependant, ont-ils réellement la possibilité de s'adresser à des interlocuteurs adaptés à leur difficultés? Ce manque de répit et de considération peut-il être source d'une certaine maltraitance( moral, physique...)?

Voila, j'attends vos commentaire quel qu'ils soient, même si ils n'ont pas de rapport réel ac mes 2 questions.
Je vous fais parvenir mes travaux dés qu'ils commenceront à prendre un peu plus forme (c'est un peu le chantier pour le moment :))

Mon adresse : paulinesaussard111(arobase)yahoo.fr   ou poluxzoz(arobase)hotmail.fr         Merci

sophie86

bonsoir Pauline

quelques réfexions me viennent sur votre première question:

1) Le fait d'être informé du type de troubles ou de handicap de la personne n'enlève rien à la difficulté. Mais avoir quelques données c'est quand même mieux...ça aide à mettre des mots (pour communiquer avec les autres intervenants, dont médecins, psys etc).
2) Avoir des données, c'est aussi peut-être croiser les profils accueillant-accueilli. Ainsi, chaque AF n'est pas forcément à l'aise avec tel handicap mental ou psychique.
3) de la difficulté d'avoir accès aux informations médicales: il est des cas où le dossier médical est mince! Par exemple, un adulte qui a vécu toute sa vie en milieu familial confiné et où personne n'a diagnostiqué et décrit les troubles. Dans ces circonstances, vers quel interlocuteur se tourner pour en savoir plus??

Deuxième question:

le manque d'interlocuteurs "valables" reste un problème, d'autant que nous sommes isolés dans l'activité.
D'où cela vient-il? d'un défaut du système? du peu de considération dont vous parlez?
C'est un problème quand la pathologie de l'accueilli réclamerait une prise en charge médicale particulière. C'est un problème quand l'accueillant épuisé n'a plus de recul sur la situation. Maltraitance physique ou morale? A mon avis, cela peut arriver en effet. Il ne faut pas sous-estimer la pénibilité de certains accueils.
Mais selon départements sans doute, des interlocuteurs existent. Cela va du travailleur social chargé du suivi (et qui peut être l'intermédiaire par rapport à d'autres instances), au médecin consciencieux et coopérant.

réflexions jetées un peu en vrac, désolée:D

pauline

Bonsoir sophie!

Merci beaucoup pour votre réponse.

Cette semaine je vais rencontrer qq famille d'accueil dans le cadre de visite de controle.
Vos commentaires vont me permettre de travailler certains axes durant les entretiens avec les accueillants.

Merci encore, et bonnes fêtes à tous!

Louisa

Bonjour,

Merci pour vos précieux conseils, je ne manquerai pas de vous adresser mes travaux une fois terminés.

Louisa