Comment se préserver ?

Démarré par angelique, 12 Novembre 2005, 20h12mn

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angelique

J'ai 50 ans, je vis seule et je suis accueillante familiale depuis 4 mois. Aujourd'hui je me demande si je pourrai continuer longtemps comme ca. Vous qui faites ce métier depuis plusieurs années, comment arrivez vous à vous préserver, à vous relaxer, à décompresser ?
J'ai à la maison un monsieur de 78 ans qui est adorable, malheureusement il a un cancer du foie et de la gorge, il commence des rayons dans 15 jours, très affaibli par sa maladie qui se généralise il nécessite que je lui fasse sa toilette le matin, il n'a plus la force de se déplacer, il n'est pas incontinent mais j'ai fini par lui mettre des protections car je n'en pouvait plus de le mettre au motobanc 10 fois par jour. Par contre lorsqu'il a besoin d'aller à la selle je le conduis mais ca peut faire l'objet de 3 demandes par jour. Les repas sont très longs ce midi il est resté 2 heures pour manger 3 cuillères de mouliné ce n'est pas qu'il a mal pour avaler mais il est très ralenti et somnole la plupart du temps.
Il y a un autre monsieur de 85 ans alzheimer, il se lève la nuit, déambule le jour, fait ses valises, tient des propos incohérents qui irritent les 2 autres. 5 nuits de suite je me suis levée car il était tombé, sa fille m'a demandé de mettre les barrières de son lit evidemment il passe par dessus et tombe de + haut. Après 9 nuits et 9 jours d'enfer le médecin l'a fait hospitaliser, il revient lundi, l'hopital dit qu'il ne pose aucun problème. Bien sûr, il est attaché au fauteuil.... Sa famille est omniprésente, débarque à la maison sans prévenir, entre sans sonner, s'installe dans mon salon et je suis spectatrice...
Le troisième Monsieur a 71 ans. Ancien adulte handicapé il ne pose aucun problème particulier si ce n'est de rester à mes côtés jusqu'à 21h30 avant d'aller se coucher.
Mais ou trouver le temps de souffler ? peut-être en fais-je trop ? peut être que je veux trop bien faire et je n'y arrive finalement pas puisque je commence à pleurer....
Comment faites vous pour ne pas craquer et évacuer votre stress ? Je continue de sourire et de discuter avec eux mais comment continuer...
Merci de me donner des conseils pour prendre du recul.

Henri

Bonjour,

Un des premiers conseils que je peux donner, c'est de se faire aider, d'alléger la charge de travail. L'accueil familial ne consiste pas à répondre à TOUS les besoins des personnes accueillies. Dans le cas des soins médicaux, il me semble impératif de faire appel à des infirmières ou aides-soignantes à domicile. Idem pour la toilette :  des professionnels peuvent intervenir à votre domicile.

Un autre conseil pour ne pas craquer est de mettre de la distance entre vous et les personnes, au sens propre comme au sens figuré. Le monsieur qui a "besoin" de rester à vos côtés jusqu'à  21h30 peut comprendre qu'il doit passer du temps tout seul. Il peut rester un peu dans une autre pièce, pas toujours "collé" à vous. Quant aux familles, un rappel de simple bon sens est peut-être nécessaire (prévenir, ne pas entrer sans frapper...). Elles ne s'en rendent peut-être pas compte , mais elles deviennent envahissantes pour vous ... et pour la personne accueillie !  Ces abus sont souvent liés à une certaine culpabilité de ne pas faire assez pour un parent... En revanche, cette famille peut héberger de temps en temps leur proche...

Enfin, à vous de voir s'il est vital d'accueillir 3 personnes. Peut-être que 2 serait suffisant... ?

Bon courage, Henri

Etienne

Bonjour Angélique,

Je trouve que vos 2 premiers accueillis sont beaucoup trop "lourds" à gérer, pour une accueillante vivant seule (qu'elle soit débutante ou expérimentée). Aucun accueillant ne peut remplacer à lui seul les équipes qui se relayent dans un établissement !
Voici mes quelques conseils, pour compléter ceux d'Henri et en attendant ceux d'autres famidaquiens :

1) Si vous ne pouvez pas vous faire aider ou remplacer régulièrement, n'accueillez pas plus de deux personnes. Il vaut mieux "tenir le coup" dans la durée avec un revenu moyen, plutôt que "craquer" au bout de quelques mois avec un revenu confortable ! Votre troisième place agréée peut être réservée à des accueils temporaires ou intermittents.

2) Sélectionnez soigneusement les personnes que vous envisagez d'accueillir. Rencontrez-les et refusez d'emblée les cas trop lourds, d'autant plus que, s'agissant de personnes âgées, il est rare que leur état de santé s'améliore avec le temps...

3) On ne vous dit pas toujours tout avant un accueil : la période d'essai (1 mois renouvelable) est faite pour vous permettre, comme à la personne accueillie, de tester la faisabilité de l'accueil. Il vaut mieux dénoncer le contrat au cours de cette période d'essai plutôt que s'engager dans une galère...

4) Vous avez droit à des congés, prenez-en régulièrement ! Pas évident, me direz-vous ? Bein oui, ce n'est pas évident du tout. Il vaut mieux les négocier dès la signature du contrat d'accueil et c'est bien pour ça que nous avons mis un exemple d'avenant "congés" en ligne sur http://www.famidac.fr

5) L'accueil familial est une solution intermédiaire entre le domicile et l'établissement. N'ayez pas honte de dénoncer le contrat d'une personne devenue ingérable. A l'impossible, nul n'est tenu...

Bon courage !
Cordialement, Etienne

Anne

Bonjour Angélique

Je suis d'accord avec Etienne, vos deux premiers messieurs sont trop lourd pour une personne seule.
En ce qui concerne le premier monsieur, c'est lourd de prendre en charge une personne ayant un cancer évolué. De plus, il me semble (je suis médecin gériatre), que s'il somnole toute la journée, il doit avoir un problème médical qui lui donne cette somnolence : est-elle liée à son cancer ? à son traitement ? qu'en pensent son médecin généraliste et son cancerologue ?
Il faut qu'il consulte pour cela. Parlez-en avec lui ; demandez à son médecin si son cas ne relève pas d'une hospitalisation, et si non, demandez à ce que, pour le moins, une infirmière vienne lui faire sa toilette tous les matins. Attention, les séances de radiothérapie risquent d'ajouter à sa fatigue.
Une personne ayant une maladie d'Alzheimer avec une déambulation nocturne est également lourde pour une personne seule ; attention au point de vue de l'hôpital : une personne qui se réveille un peu la nuit ne pose pas les mêmes problèmes à un hôpital qui a du personnel la nuit qu'à une accueillante qui doit, après un ou plusieurs réveils nocturnes, embrayer sur toute la journée avec les personnes qu'elle accueille...
Je vais également répéter les conseils de Henri et d'Etienne : soyez très claires en ce qui concerne votre intimité : demandez aux familles de prévenir avant de venir voir leur parents ; essayez de trouver un compromis avec le 3ème monsieur afin que les moments de tranquillité de chacun soient préservés
Bon courage
Anne

carole coulon

Votre lettre me touche beaucoup, j'imagine combien cela doit difficile. Je ne suis pas encore famille d'accueil, bien que mon projet avance, mais je me permets cependant de vous conseiller trois choses :
- d'une part, voir les familles, les prendre entre 4 yeux, leur faire part de votre gêne quant à leur attitude envahissante. Il me semble que vous etes chez vous, dans votre maison ? Il n'est bien entendu pas question de remettre en cause leur droit de visite, mais établir avec eux qq regles de savoir vivre. Des jours et des heures de visite. Apres tout, ce serait ainsi en institution non ?
- d'autre part, je vous dirais comme henri, demandez aux médecins qui suivent ces personnes, une prescription concernant les soins de toilette aux moins, voire plus si besoin.
- Et enfin, peut etre aussi, rassembler vos patients et parlez leur de votre besoin de souffler un peu, instaurez avec eux un temps pour vous. Une plage horaire où ils devront vous laisser en paix.
Je suis sûre qu'ils vous aiment et comprendront. Mais vous savez bien que souvent, les personnes vous "pressent" sans même s'en apercevoir...
Bon courage Angelique.

Annette

Bonsoir Carole,
Tout ce que vous dites ressemble à un conte de fée !
1) discuter avec des familles qui refusent de voir le véritable état de leur parent !  c'est chose très difficile, voir impossible le plus souvent !
2) Quand à établir quelques règles de savoir vivre, il faudrait qu'il y ait au départ une certaine éducation.... cela ne se peut qu'avec certaines familles concilliantes, comprehensives et reconnaissantes et croyez moi il n'y en a pas beaucoup !
3)"Ils payent et cela est une raison suffisante pour ne pas être embêter"
4)Quand bien même vous auriez une prescription d'un médecin pour les toilettes, sachez que les infirmières ne veulent plus les faire !
Quand aux organismes concernés, ils sont surchargés et vous disent "désolés mais nous sommes complet", surtout dans les campagnes !
Et surtout quand ils savent que vous êtes accueillants familiaux, ils ne comprennent pas pourquoi vous ne le faîtes pas.
Ils préfèrent privilégier le "maintient à domicile".
5)Quand à discuter avec vos "patients", encore faut il qu'ils aient toute leur  conscience pour comprendre ce que signifie : plage horaire, souffler un peu, laisser en paix....
Il n'y a que l'expérience qui compte....
Bon courage quand même.
Annette.

eliane

Bonsoir Angélique,
Je comprends votre fatigue et vos questions pour l'avenir en tant qu'accueillante, je pense avec l'expérience de mes années de travail qu'il faut prendre un peu de repos tous les mois et un peu de recul.
3 accueillis pour démarrer l'accueil c'est beaucoup, surtout quand c'est lourd, comme ça a l'air d'être le cas pour vous. Pouvez-vous en parler  à la personne qui fait le suivi social ? Avez-vous des amis avec qui vous pouvez en parler ? Ca fait du bien de se libérer un peu, même si la situation n'a pas changée !  Il faut aussi poser des limites, à la famille qui vient chez vous, ainsi qu'à la personne handicapée qui vous "colle" jusqu'à 21h30. A t-elle un poste de télévision ? Ca leur fait passer du temps et elles aiment ça. Pendant ce temps ça vous décharge. Est-ce que vous pouvez trouver une personne de confiance qui viendrait vous remplacer une journée le temps de souffler un peu ?
Bon courage Angélique.

angelique

Merci henri de m'avoir entendu, je suis consciente des erreurs que j'ai commise en n'intervenant pas immédiatement aux débordements des visites d'un de mes accueilli, je pensais naivement que l'on respecterai mon intimité et que je n'aurai pas besoin de remettre les gens à leur place et d'imposer des jours et heures de visites. J'ai bien compris la leçon: je dois m'occuper de mes accueilis et non pas des états d'âme de leur famille, et surtout je suis chez moi.
J'ai demandé à un infirmière d'intervenir pour la prise en charge d'une toilette et j'ai décidé de mettre fin au contrat d'accueil concernant la personne atteinte d'alzheimer, quand à mon troisième monsieur il est encore à côte de moi pendant que je rédige ce mail; mais je vais lui demander d'aller dans sa chambre... merci

Merci etienne de votre soutien et de vos conseils, j'en ai retenus plusieurs dont un en rompant le contrat d'accueil de l'acceuilli qui me posait le plus de problèmes : la personne atteinte d'alzheimer. Son état ne pourra que s'aggraver quoiqu'en pense sa famille et je ne pourrais pas toujours courir après et le rattraper, le relever lorsqu'il est tombé, le calmer lorsqu'il est angoissé, être sur le pont la nuit comme le jour... comme vous le dites il n'y a pas de honte à reconnaitre ses limites.

Merci anne pour votre soutien. Pour répondre à vos questions concernant mon premier monsieur victime de cancer évolué son traitement a été modifié justement à cause de son endormissement dans la journée et suite à de nombreux vomissements, il prend 3 gélules de dextropropoxyphène moins le rend douloureux. Il s'est fait arracher 8 dents la semaine dernière et quatre aujourd'hui... J'ai demandé des soins infirmiers pour la prise en charge de sa toilette et j'ai commencé à le préparer en lui expliquant que si je devais m'absenter ma famille de référence ne pourrait pas le prendre en charge il a très bien compris.
Pour mon monsieur atteint d'alzheimer une des ses fille refuse toute contension que ce soit la nuit ou pour une plage horaire qui me soulagerait en début d'après midi, elle l'accepte de la part de l'hopital car son père "doit être protégé des dangers extérieurs à sa chambre" mais chez moi elle voudrait que je sois toujours à ses côtés je lui ai expliqué cette après midi que c'était irréalisable dans le temps que j'avais également 2 autres personnes qui requéraient ma présence. Elle doit chercher une autre solution de placement pour son père.
Je serai bien plus vigilante pour mon prochain accueilli...

Bonsoir Carole, merci d'avoir répondu et vous avez entièrement raison il y a une marge entre la réalité et ce qui devrair être. Bon courage... Si je peux vous donner un conseil à mon tour c'est d'être très ferme avec les familles de vos futurs accueillis, je me suis fait manger dès le début car je comprenais les inquiétudes d'une des fille quant à l'adaptation de son père dans un autre lieu de vie. Je n'ai pas de problème avec les autres familles qui sont rassurées et heureuses de voir leur parents vivre chez moi.
Il n'est pas si facile de trouver des infirmières qui acceptent d'intervenir pour effectuer des toilettes elles sont surchargées de travail et n'acceptent plus "les toilettes de complaisance" - attention donc si vous croyez vous dispensez de cette tâche. Bonne chance pour votre projet!!!

Merci éliane, oui j'ai des amis qui m'écoutent et j'ai une dame qui vient me remplacer quand je vais faire mes commissions le jeudi après midi de 15h à 18h30 mais elle a beaucoup de mal avec le monsieur atteint d'alzheimer et elle ne peut pas faire les toilettes le matin c'est trop lourd pour elle. Je pensais en effet pouvoir prendre 1 WE par mois pour décompresser et voir mes petits enfants qui habitent à 100 km mais je n'ai pas encore pu le faire. J'ai mal commencé en acceptant des cas trop lourds, je ne me suis pas projetée dans le temps et j'ai oublié que notre corps et notre esprit avaient ses limites. Mais il n'ai pas trop tard et je vais redresser la barre !!!

catherine

bonjour a tous et bonne année
je fais ce métier depuis 6 ans c'est trés prenant il ne faut pas hésiter à se faire remplacer par des personnes compétente afin qu'elles gardent vos pensionnaires pendant vos loisirs. bon courage a tous

Claude

Bonjour,
je suis confrontée à un problème similaire, la famille de l'accueilli ainsi que les services d'aide m'ont imposé des heures de sorties de celle ci sans tenir compte de son rythme de vie ni de mon avis ni des autres résidents. Pas une semaine sans que je sois avertie dans l'heure qui précéde, est ce normal ? et le respect de la famille d'accueillant ? les rendez qu'il fut annuler, à ce jour je me vois contrainte de résilier le contrat tant la pression devient insupportable Les textes de lois sont peu lisibles sur le sujets ?

darteyron yolande

Bonjour a toutes,
je  suis aidant famillial, et il en est de même, comment se préserver, car c'est très dur  d'accompagner un malade alzheimer et d'avoir une vie de famille normale, ça suppose pas de We, car aucune aide, peu de loisirs et de détente alors que l'on vous conseille pour durer de prendre des WE, mais comment fait-on ? pas d'aide ménagère ? Quel qu'un a dit que l'on préférait favoriser le maintien à domicile, pour les infimières. Peut-être avez vous ce sentiment. Mais je vous rassure il faut aussi beaucoup galérer pour avoir une  toilette par semaine, et encore si le malade est un peu agressif ou énervé on vous menace de vous laisser tomber. Les associations qui  fournissent les aides ménagères pour le maintien à domicile, ont également des théories qui seraint à revoir (les secrétaires feraient bien de faire quelques formations ALZHEIMER avant de  culpabiliser les aidants familiaux. J'ai reculé mon opération de 6 mois, avant de trouver une solution. toute seule car lorsque je m'adressais aux organismes pour avoir du personnel complémentaire y compris le WE on me répondait "Madame, qaund on  a des personnes avec un tel handicap il faut assurer a 90% du temps, sinon il faut mettre en Institution. 9O% du temps représente 3O Jours par an ou 1O WE. Je suis loin du compte, c'est donc marche ou creve pas de loisirs pas de congés maladie voilà l'état d'esprit des gens qui ne sont pas concernés. J'ai été un longue mais ça soulage de partager les mêmes soucis et ça permets d'évacuer
merci  yollande.

Etienne

Message posté par Moka, en réponse à celui de Patoche86 dans le sujet "Familles envahissantes, Horaires de visites..."

Bonjour Patoche
Je me suis aussi retrouvée dans ta situation et je comprend ton découragement (momentané) j'espère.
Car je sent dans tes paroles un grand professionnalisme et un amour du métier tout aussi grand.
Après réflexion, si j'avais une collègue comme toi près de chez moi, nous pourrions faire un échange momentané, pour faire un break avec le pensionnaire difficile, souffler sans perdre sur le salaire et se changer les idées avec le nouveau pensionnaire momentané. On laisse retomber les choses pour repartir moins fatigué.
Moi aussi j'accueille 3 personnes âgées et lourdement handicapées et échanger pour un temps mon pensionnaire difficile me ferait du bien.
Cette solution serait peut être a creuser.
Qu'en penses-tu ?
Amitiés.
Moka.

patoche86

Bonjour Moka,

Faire un break, discuter entre collègues, faire des échanges, tout ceci fonctionne bien pour faire retomber momentanément la pression.
Mais ne supprime pas les causes d' "hypertension" relationnelles et professionnelles.
Ce n'est pas mon accueillie qui est en cause, mais une fois de plus (car le cas s'est déjà présenté à moi) c'est la famille qui pète une durite.
Qui se bagarre avec ses propres sentiments, contradictoires et douloureux.
Elle a pu me reprocher tout et n'importe quoi, de ne jamais faire les choses correctement.
Mais dans le même temps, il lui tarde que cette situation prenne fin. Ne m'a-t-elle pas dit, qu'au prochain malaise grave de sa mère, il n'était pas utile que je me précipite pour appeler le 15, mais que je pouvais simplement l'allonger et attendre............... je lui ai dis "non".

Placer son parent en établissement est un acte plus neutre que de le mettre en famille d'accueil, assure Jean-Claude Cébula, psychologue clinicien spécialiste de l'accueil des personnes âgées. On ne projette pas les mêmes choses sur une maison de retraite que sur une famille. Très vite, une sorte de rivalité peut s'installer, ce que j'appelle le conflit de loyauté. » Car les attentes envers les accueillants se révèlent contradictoires : l'enfant espère que son parent sera heureux, mais redoute ce bonheur, qui lui renverrait son échec à prendre soin de lui. « Pourquoi eux sont-ils capables de s'occuper de ma mère et pas moi ? » devient une question lancinante, qui peut être source de honte, de jalousie et de conflits.
[...] Les émotions entrent en opposition avec le devoir « naturel », et le soulagement de savoir son père ou sa mère entre de bonnes mains se mêle à l'impression honteuse de s'en débarrasser.  "
(Psychologies magazine, novembre 2011) *

Ce conflit de loyauté peut être plus violent encore. Lorsque le professionnalisme et les bonnes pratiques de l'AF font obstacle au souhait inconscient de la famille que ça se termine au plus vite...........
Dans ces cas là, on va mettre en cause l'accueillant familial et attaquer ses pratiques. Alors que ça se joue à un tout autre niveau !
Un psychologue clinicien aurait tout à fait sa place ici ;)
Je peux tout aussi bien demander à ce qu'on me décroche la lune :D
Une issue heureuse à notre conflit serait miraculeuse, alors je mûris une autre sortie de crise......

Les deux autres familles avec qui je travaille n'ont pas ce "problème" là.
Peut-être sont-elles plus au clair avec elles-mêmes, et c'est pour ça que ça se passe mieux ;)

Bon dimanche à tous, et merci Moka de ton aide
Patoche.

* [Voir également le sujet "Culpabilité, gêne, freins à l'accueil familial..."]

Dominique Log.Ind.18

Bonjour Patoche,

"Un psychologue clinicien aurait tout à fait sa place ici "
Je partage ton avis. As-tu la possibilité de solliciter l'aide du psycologue du CG ?

Que nos accueillis reçoivent des visites de parents ou d'ami(e)s est très bien et même souhaitable, mais si elles se succèdent à un rythme trop fréquent, à toute heure et donnent lieu à des réflexions désagréables, il y a malaise. Surtout s'ils refusent de voir et comprendre le simple bon sens de la situation.

Rappel des termes du contrat d'accueil :http://www.famidac.fr/article229.html :
Article 3 - Obligations de la personne accueillie et/ou de son représentant
La personne accueillie et son représentant s'engagent à respecter la vie familiale de l'accueillant, à faire preuve de réserve et de discrétion et à adopter un comportement courtois à l'égard de l'accueillant familial et de sa famille.

Personnellement je rajouterais "dans un climat de confiance réciproque".

Une mise a plat, courtoise, avec une tierce personne (psychologue serait le mieux) permettrait peut-être de "recadrer" les choses et de poursuivre cet accueil dans de meilleurs conditions.

Tout problème à sa solution. Ta meilleure amie est ta conscience, tu connais tes valeurs, ne te laisse pas miner le moral.
Le 18 et le 86 ne sont pas très éloignés. Etienne à mes coordonées téléphoniques si tu veux n'hésite pas.

Je me permets de te faire une bise (bon pour le moral).
Dominique

patoche86

Merci Dominique,
De me conforter dans mon sentiment, car Dieu sait qu'on doute dans ce métier, pffffff......... jusqu'à douter de se sentir chez soi, et d'avoir droit à un peu de repos :X Qu'il faille se justifier de ça, ça commence à me rendre chèvre. D'entendre dire par l'évaluateur qu'on n'a pas le droit de fixer quelques règles pour les visites, a précipité une décision que je tardais encore à prendre hier.

Rencontrer le psy du CG ? mais je ne sais même pas qui c'est, comment il ou elle s'appelle, si seulement cette personne existe dans notre département :S
Remarquez, il me suffit d'appeler le CG :D
Etonnant quand même que nous n'ayons pas cette info dans le 86........

"Tout problème à sa solution. Ta meilleure amie est ta conscience, tu connais tes valeurs, ne te laisse pas miner le moral. "
Et je peux "marcher la tête haute" comme dirais mon compagnon, car jusque là nous n'avons jamais manqué à nos obligations et toujours bien pris soin de nos accueillis. Les pressions que nous subissons nous font miroiter le mirage d'une certaine perfection que personne ne peut atteindre. Pour ma part, je vise une pratique "suffisamment bonne", pour ma famille et mes accueillies, et si un psy nous lit je pense qu'il sera d'accord avec cette vision des choses :D

Je prendrai tes coordonnées volontiers et avec plaisir :)-D
Bizzzz
Amicalement,
Patoche

Marion

Bonjour,

Se préserver : c'est parfois simple comme bonjour. Aujourd'hui et demain il fera chaud chez beaucoup d'accueillants.
Faîtes cela pour votre santé : une sieste au soleil ! Regardez les nuages passer, fermez les yeux, laissez vous bercer par le chant des oiseaux et pendant 1 heure laissez vous emporter par la rêverie. De cette manière vous chasserez de votre tête tous les tracas, toutes les pensées qui vous parasitent. Vous vous endormirez sans vous en apercevoir... à la condition d'être allongé !
Après un hiver dans le froid et la grisaille, essayez d'engranger un peu de bien-être gratuit et sans danger : oubliez tout, et dormez allongés sur l'herbe ; cela vaut tout l'or du monde dans ce monde qui semble vaciller...

Bonne sieste au soleil à tous !  Marion.  ;)

monique.triboy 14

Bonjour Marion,

Quel beau rêve!!!!
J'imagine mon accueillie très confuse si je ferme les yeux seulement une heure en plein jour, je la change toutes les deux heures avec prévention d'escarres...

 Bonne continuation à tous et toutes au soleil du printemps précoce

Marion

Bonjour,

Je continue ma rêverie: ce matin, un rouge-gorge s'est approché si près de ma fenêtre, que j'ai pu l'observer quelques minutes! J'avais l'impression somme toute idiote d'être la chèvre de Monsieur Seguin qui trouve un ravissement général à contempler la montagne, à déguster l'herbe tendre et à sentir le vent de la liberté...

On se préserve selon ses moyens, et moi j'étais ravie pendant ce court instant, d'arrêter d'être dans le concret, le matériel, le quotidien.

 J'ai eu un plaisir immense à regarder ce petit oiseau, avec ses plumes d'un subtil rouge orangé, clignoter des yeux comme un petit feu rouge, s'agiter devant moi, sans voir que je l'observais! Si joli et fragile à la fois. Ses couleurs, ses petites pattes, sa présence innocente étaient parfaites!
Si je n'avais pas ces quelques instants hors du temps,qui n'appartiennent qu'à moi, je crois que la vie me serait insupportable!

Amicalement.  Marion.

Patrick G.

merci pour ce petit message, Marion :)
Patrick GERARD