Comment préserver sa vie de couple ?

Démarré par Issayabelle, 22 Janvier 2013, 19h53mn

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Issayabelle

Bonjour, j'ai mon agrément depuis août 2012. Je vis en couple sans enfant. J'ai 45 ans. Nous avons eu une pensionnaire pendant deux mois... Un cas assez difficile pour une première fois... Mon mari travaille. Il est militaire et ne rentre que le week end et parfois, un soir par semaine.
Il m'a reproché ne pas passer de temps avec lui...
Comment se partager en deux ? Comment gérer ?
Merci pour vos témoignages si vous avez vécu le même problème.
J'avoue que la personne que nous avons accueillie nous a vraiment envahie. Elle dit ne pas accepter de rester seule. Elle n'aime pas la télé, elle ne sait pas s'occuper seule... même mes amis l'ont remarqué. Elle m'accapare énormément et ne laisse aucun répit pour que je puisse avoir un peu d'intimité pour mon couple ou tout simplement pour souffler un peu.

Henri Pfeiffer

Bonsoir Issayabelle,

En voila une question ! ... Vous ne pourrez pas vous partager en deux !!! donc éventualité a écarter...  Allons, allons... trêve de plaisanteries... Tout cela est une question d'organisation interne a votre ménage, vous saviez très certainement tout comme votre mari quand vous aviez commencé ce métier que la personne allait être présente à votre domicile 24h sur 24h et 7 jours sur 7.
En aviez vous discuté avec votre conjoint avant de commencer l'accueil ?
Quand a l'intimité du couple cela s'aménage, vous pourrez par exemple instaurer dés le début de l'accueil de chacune des personnes un genre de "code de fonctionnement de respect et de bonne entente" comme par exemple à partir de 20h30 elle vont dans leurs chambres, font leur toilettes, et ensuite elles regardent la télévision, écoutent la radio, lisent des revues, enfin elle s'occupent comme elles le désirent, mais hormis les cas de maladie ou autre problème qui ne peut attendre elles ne se permettrons pas de venir vous déranger; et a 22h30 c'est l'extinction des lumières.
Mais... et cela est un point important... ce genre de procéder est a instaurer dés le début de la présence dans votre foyer des personnes accueillies . Le respect est une réciprocité, et vous avez droit comme tout un chacun a votre "jardin secret" mais cela s'aménage. Vous avez très certainement lors du début de l'accueil dû désigner des familles (solution) de remplacement aux quelles vous avez le droit de les confier pendant 48 h sans faire de contrat temporaire; parlez leur de votre problème, et une fois de temps en temps voyez avec eux s'il pourraient vous remplacer et s'occuper de la, ou des personnes que vous accueillez, et profitez de ce moment de répits et de détente pour donner une bouffée d'oxygène a votre couple.
Allez courage....  
Amicalement,  Henri PFEIFFER

cat

Bonjour Issayabelle,

Comme le dit Henri, dans ce métier plus que dans n'importe quel autre, il faut se préserver !
Quand nous accueillons une personne, il faut bien garder à l'esprit une chose essentielle, c'est que, quel que soit son état, il faut garder une certaine distance.
Cela n'empêche en rien un certain attachement, mais cela permet de poser des limites raisonnables sans lesquelles on se ferait vite "bouffer".
En effet, les personnes qui nous sont confiées sont très souvent dans une attente affective impressionnante.
Poser des limites, un cadre, un "code de la route", c'est éviter autant que possible d'être vite dépassé.
Cela n'évitera pas les tentatives, mais cela permettra de recadrer immédiatement une "sortie de route".

Et puisque votre mari a un travail particulièrement prenant lui aussi, il vous faut trouver des astuces afin de vous accorder du temps ensemble.
Ce n'est pas toujours facile, mais certainement pas impossible !

Bon courage,
Claribel

karole

Bonjour,
Je rejoins les autres commentaires, nous nous sommes fait "bouffer" par notre premier accueilli les premières semaines.
Épuisés, nous avons mis en place ce que nous appelons "des règles de vie" avec les temps de repos où ils doivent rester dans leurs chambres et s'occuper seuls (télé, lecture, jeux etc) : elles sont affichées dans la chambre de nos accueillis, nous les lisons ensemble à leur arrivée pour qu'il comprennent bien et les signent. Depuis, plus de problèmes. Nous avons des adultes handicapés.
Un point important aussi, nous avons la chance d'avoir notre remplaçante à domicile, il s'agit de notre fille qui, le week-end (elle est interne en semaine), revient à la maison et nous en profitons, contre rétribution, pour sortir en tête à tête le samedi soir. Parfois nous nous offrons aussi un petit week-end en amoureux, nous partons le samedi matin et revenons le dimanche après-midi....... ça fait du bien ;)

Issayabelle

Merci pour vos réponses. Effectivement, c'est de ma faute si nous nous sommes laissés envahir au départ. Le fait de faire un règlement dès le départ et de le faire signer semble être une excellente solution.
Oui, mon mari et moi avions parlé très longuement de mon projet et il était d'accord. Nous aimons aider les gens tous les deux.
Après cette expérience, je fais malgré tout une constatation : dommage qu'il n'y est aucune formation AVANT !
Certes les gens du CG nous donnent beaucoup de conseils, mais ils nous ont placé une personne très difficile et ils l'ont reconnu !
Pour une première expérience, cela nous a beaucoup déçus.
En tout cas, je suis content d'avoir découvert ce site car j'avais réellement besoin d'échanger avec des personnes qui vivent l'accueil au quotidien.
Du coup, j'ai demandé au CG de mettre fin à l'accueil. Trop trop de problèmes. Une personne manipulatrice (sa famille m'avait mis en garde), très envahissante. Je lui demandais de s'occuper seule une heure après déjeuner, pour que je souffle un peu... et non... elle n'aimait pas la télé, ni lire...etc... tout le temps après moi.
Ancienne alcoolique, elle me relançait TOUS LES JOURS pour boire une petite bière ou un verre de vin ! Usant !!! A la fin, elle a fini par boire son flacon de parfum et après son départ, nous nous sommes rendu compte qu'une bouteille de vin blanc au frigo, qui servait à cuisiner, avait été remplacé par de l'eau. Au moment de partir, elle a uriné partout dans mon salon....
MA première expérience !!!!!!
Et le comble, c'est que quand on a vu son psy, cette dernière lui a dit : "si vous voulez boire de l'alcool, c'est vous qui voyez" !!!!!!!!
Voilà, aujourd'hui, je ne sais plus si je repars à l'aventure...
Avec mon mari, on se dit que nous n'étions pas tombé sur "une bonne personne", qu'il faut que nous changions notre demande.
J'ai un agrément pour 2 personnes. Au départ, nous voulions des personnes âgées. Mais à cause de 2 petites marches, c'est tombé à l'eau.
C'est pourtant un métier qui me tient tellement à coeur !!!

cat

Re bonjour Issayabelle,

Non, non, surtout pas de découragement !
Vous avez montré votre professionnalisme en mettant fin à un accueil qui n'allait pas.
Cela arrive malheureusement à beaucoup d'accueillants débutants, mais c'est aussi une façon de se recentrer, de poser des règles afin que la prochaine expérience soit bonne.

Vous savez ce qu'on dit, quand on tombe de cheval, il faut remonter rapidement.
Par contre, je ne comprends pas pourquoi vous ne pourriez pas accueillir de personnes âgées à cause de deux marches !!!
Premièrement, en cas de problèmes d'accessibilité, on peut toujours avoir un agrément pour personnes âgées valide ou semi-valide.
Deuxièmement, deux marches, à moins qu'elles soient énormes, ne me semble pas devoir empêcher un accueil de personnes pas ou peu autonomes...!

Tenez-nous au courant,
Claribel
Claribel

Issayabelle

Claribel, je vous assure que le CG de Loire Atlantique m'a dit non pour les personnes âgées.
Il parait que pour les personnes âgées, un autre organisme vient visiter la maison et s'il y a une marche, c'est non. Si il faut lever la jambe pour accéder à la douche, c'est non. C'est le cas chez nous puisque nous avons un bac à douche... Donc on m'a dit non.
Pourtant, nous avons une grande maison, vide, depuis le départ des enfants. 1 chambre avec télé pour chaque pensionnaire, un séjour et un salon indépendant du notre si ils veulent recevoir, 4 hectares en campagne avec étang pour pêcher (sous surveillance), un terrain de pétanque, des poules, des moutons, des lapins, des canards, un immense potager, des fleurs... Notre but, était d'accueillir des personnes âgées et qu'elles puissent profiter d'un bel environnement plutôt que d'aller en maison de retraite. Et surtout, nous avions tellement à apprendre de personnes âgées... de leur sagesse, leurs conseils, etc....
Nous avons été dégoutés de ce refus car nous avons trouvé cela injustifié. Effectivement, il y a des personnes âgées tout à fait valides qui sont capable de lever une jambe pour aller à la douche....
Sans commentaires...

patoche86

Bonjour Issayabelle,

Je suis également très étonnée du refus exprimé par votre CG quant à l'accueil de personnes âgées, pour deux marches d'escalier.........
La preuve en est que chaque CG encadre l'accueil familial "à sauce", c'est qu' ici, chez moi, il faut monter 15 marches pour accéder à l'espace de vie. J'ai certes une rampe d'accès derrière la maison, prévue pour les arrivées en fauteuil roulant ou en brancard, mais il faut passer par le jardin et un petit chemin caillouteux.
D'ailleurs, je dois dire qu'au quotidien, en situation normale ou d'urgence, que la personne soit valide ou pas, les marches n'ont jamais causé aucun problème.
Le critère des marches est donc tout à fait arbitraire, voire discriminatoire.
Et il me semble qu'un règlement administratif n'a pas valeur de loi, mais bon.
Il serait temps que la loi évolue, et que tout un chacun soit traité à la même enseigne.

Pour ce qui est de préserver sa vie de famille, je crois que votre premier accueil a été comme un baptême du feu !
Il vous fait réfléchir, à la nécessité de mettre en place un règlement de vie de famille......... règlement qui existe implicitement, mais qu'il est indispensable de spécifier, au moins dans ses grandes lignes, avant même le début d'un accueil. Un règlement qui s'adapte, se modifie, en souplesse et en intelligence.
Par exemple, chez nous, le temps d'après le repas de midi est consacré au repos. Un temps de calme pour tout le monde, car nous travaillons en continu, et quoiqu'en disent les textes de lois qui nous astreignent à une présence et une disponibilité 24/24, il est physiquement impossible de travailler strictement en continu. Maintenant, si un RV ou une visite, pour une quelconque raison, ne peut être programmé qu'après le repas de midi, durant les heures de repos, il faut rester souple, on s'arrange.
De même, l'accès aux parties privées est réservé à ma famille, mes accueillis n'ont en aucune manière le droit d'y accéder.
C'est parfois utile de le rappeler, même si c'est spécifié dans nos contrats;)

On répète souvent à l'envi, qu'il nous faut choisir nos accueillis.
Les troubles du comportement, le caractère envahissant, l'impossibilité de s'occuper tout seul, sont autant de critères auxquels il faut prendre le temps de penser, et se projeter dans l'accueil pour pouvoir anticiper la prise en charge.
La période d'essai sert à ça : à tester la faisabilité d'un accueil. Il ne faut d'ailleurs pas hésiter à la renouveler, une fois, deux fois, car le premier mois en général tout le monde il est beau et tout est rose............ il faut bien trois mois pour voir si un accueil peut se poursuivre ou pas. Et parfois, un accueil qui se passe bien, peut subitement devenir difficile. C'est un métier où on ne ménage pas sa peine et qui réserve chaque jour son lot de surprises. De la même manière, un accueil difficile au début peut évoluer au fil des années vers une prise en charge plus facile.
Quand on peut choisir, on choisit.
Quant on ne peut pas, on s'adapte.
Quand c'est trop dur, on change.
Nous avons au moins cette liberté là.

Cette première expérience vous fait douter de votre motivation à continuer, et je peux le comprendre.
Mais j'ai bien envie de vous dire, et vous le savez, que ce premier accueil était très très difficile.
Que les accueils suivants ne seront pas forcément aussi durs.
Que vous pouvez être amenée à prendre en charge des personnes très simples à vivre.
Il y aura des hauts, des bas, et chaque accueil est différent.

Je vais vous raconter une petite histoire, si vous le voulez bien ;)
J'ai mis un an avant d'avoir mon agrément, j'ai rongé mon frein, me suis accrochée. Puis ma première accueillie est arrivée. Horreur ! je l'avais vue quelques temps auparavant, elle était vive, éveillée, elle marchait, parlait, rigolait. Je me faisais une joie de débuter dans le métier avec une dame aussi agréable. Là, je la vois arriver sur un brancard, complètement "à l'ouest" :( (ma rampe d'accès a bien servi :D)
J'ai loué en catastrophe un lit médicalisé, et je l'ai veillée jour et nuit, aux petits soins, et bien inquiète.........
Je l'ai vue s'éteindre, elle est morte au bout de trois jours.
Pour un premier accueil, je peux vous dire que ça a été dur :X
Mon second accueil, a eu lieu 6 mois plus tard. Ca s'est très mal passé avec la famille, alors que je me régalais à m'occuper de la personne. J'ai rompu le contrat au bout de deux mois et demi.
Ma troisième personne est arrivée trois mois après. Ca fait trois ans et demi qu'elle vit chez nous :)-D Un accueil agréable les premiers mois, puis nous avons traversé des moments extrêmement difficiles, qui ont nécessité des aménagements, tant de notre cadre de vie que du traitement médical. Enfin, les choses se sont tassées, et en ce moment c'est à nouveau agréable ;)

L'accueil familial est loin d'être un long fleuve tranquille.
Des épreuves, nous en avons tous.
Le manque de formation est flagrant, et bien des écueils pourraient être évités. Ce que nous espérons, et ce sur quoi nous travaillons, notamment en interpellant les politiques sur notre statut et nos conditions de travail, à améliorer (voir notre lettre ouverte aux élus : http://www.famidac.fr/forum/read.php?14,24493)

Quelle que soit la décision que vous prendrez, d'arrêter ou de continuer, je vous souhaite bon courage.
Et n'hésitez pas à revenir sur le forum, il est fait pour ça : pour apprendre, pour parler, pour se défouler aussi ;) vous pouvez même venir y pousser une gueulante de temps en temps, ça fait du bien quand la pression est trop forte :D

Bien à vous, et au plaisir de vous lire.
Patoche.

citadelle

Bonjour Issaybelle, et les autres,
Il ne faut pas laisser tomber, il faut se laisser un temps de réflexion.
Ça fait 3 ans que je suis famille d'accueil. j'adore ce que je fais. au début, j'avais du mal à m'organiser, à trouver une place pour mes enfants, pour mon conjoint...

mon premier accueil, ds lequel je m'étais bcp investi (j'emmenais l'accueillie en week-end, en vacances... et à mes frais !) s'est très mal terminé, car au bout de 2 ans l'accueil s'est soldé par une plainte de l'accueillie. Je m'en suis rendu malade. Le CG m'a énormément soutenu (heureusement plainte sans fondement). je leur avais dit que je voulais arrêter l'accueil familial. J'étais écoeurée, anéantie, mes enfants ont beaucoup souffert de cette histoire.
Le CG m'a suggéré de me laisser un temps de réflexion... ce que j'ai fais.
A ce moment là j'accueillais une autre personne, ça se passait et se passe tellement bien avec cette accueillie que j'ai décidé de continuer...
Cette expérience m'aura appris qu'il faut absolument se préserver, et préserver nos enfants. Nous serons toujours les parents de nos enfants, ms pas toujours les familles d'accueil de nos accueillis. On peut très bien faire notre travail tout en se gardant des moments de répits.
Il ne faut pas baisser les bras. Il faut réfléchir à des solutions. Il y a toujours des solutions.
Lors de notre formation, la formatrice nous expliquait que face à une situation difficile il faut se demander si on est face à une difficulté ou à une limite : la difficulté on peut la dépasser, alors que la limite c'est infranchissable, on ne peut pas aller au-delà !
Parfois, qand un accueil est trop compliqué, il faut savoir l'arrêter.
Je pense que chaque famille d'accueil a ses propres limites : ce qu'une famille est capable d'accepter, une autre famille ne pourra pas l'accepter et inversement.

Aujourd'hui j'accueille 2 personnes complètement différentes et je ne suis pas prête d'arrêter. C'est sans cesse du bonheur, des moments forts.
A la maison, on a tous trouvé notre place, notre rythme...

Comme il y a toutes sorte de famille d'accueil, il y a aussi toute sorte d'accueilli(e)s... il faut trouver le/la bonne, celui/celle qui vous correspond et qui correspond à votre famille ...

Courage !!

sissou

Bonjour
He! Oui ! Nous avons un travail très spécial, nous sommes ses familles très spécial, très riches de toutes sortes de sentiments, de ressources.
Il nous faut être à part, et en même temps être comme tout le monde et surtout il nous faut un code très spécial pour travailler.
C'est à créer et c'est motivant
A bientôt
Sissou