Participation aux tâches ménagères

Démarré par Titoun, 04 Février 2017, 11h16mn

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Titoun

Bonjour,

Nous accueillons 2 personne parfaitement valides mais malades psy. Elles comprennent et sont capables de participer à la vie de famille.
B)- Seulement comme dit l'un d'entre eux, chez nous c'est la vie de château autant dire que ce n'est pas le bagne !!! loin de là car au fil du temps ils en font de moins en moins. L'un d'entre eux passe ses journées à boire des cafés et fumer. Déjà qu'on leur demande le minimum (faire leur lit, mettre le couvert ou débarrasser) reconnaissez que c'est cool !

::o Mais là, je n'en peux plus car ils ont tendance à me considérer comme la bonne (l'état de la salle de bains ce matin ? immonde !). Systématiquement le lavabo est dégueulasse et si je dis quelque chose, c'est nettoyé et propre. Alors pourquoi ne pas le faire tout de suite ? Juste pour me faire râler.

:S Qu'en pensez vous ?
Être malade ne signifie pas être incapable de faire quoique ce soit. Non ?
Que leur demandez vous ?
Merci de vos réponses
Bonne journée
Titoun

Sema

Bonjour Titoun,

Bienvenue à l'handicap psychique !!!!
Je vis cette situation ! En fait, c'est dans la répétition ! Même si nous savons que certains accueillis ont la capacité de comprendre, de faire, à participer à la vie quotidienne familiale. Trouver le "juste milieu" ! être un peu exigeant ou ferme tout en étant bienveillant et respectueux vis-à-vis de nos accueillis. Pas toujours évident de garder ce fil conducteur tous les jours : répéter sans cesse en restant sereine ! et sans les infantiliser !
Leur rappeler aussi qu'elles ne sont pas dans un hôtel/restaurant!  Leur rappeler leur engagement  (contrat) à participer à ....C'est aussi de les responsabiliser avec leur statut d'adulte !
Mettre en évidence le travail de l'autonomie, le respect des règles certainement évoquées à leur arrivée.

Il y aurait encore tellement à dire !
Vous n'êtes pas seule Titoun ! Si vous avez besoin d'échanger, de lâcher prise parfois, vous pouvez m'appeler !

A bientôt
Sema

isabelle43

Bonjour Titoun,

je pense accueillir le même profil de personnes que vous accueillez.
Chez nous, le jeudi matin, c'est ménage !! et ils adorent ça. Bon faut dire que ça se résume à balayer et passer la serpillère. Mais vraiment c'est un moment important et agréable pour eux. Concernant le lavabo (salle de bain indépendante), ils essayent de la garder propre mais malgré toute leur bonne volonté c'est plus difficile. Du coup je participe sans avoir l'impression de passer pour une bonne car de leur côté ils essayent aussi...

Effectivement, je vous rejoins dans le sens où être malade ne signifie pas "être incapable de..." surtout quand on est en famille d'accueil. Pour des accueillis comme les notres, c'est super valorisant de participer, de nous aider... conserver les gestes du quotidien, préserver l'autonomie, n'est-ce pas là l'intérêt d'être en famille d'accueil ??? Eplucher les légumes, mettre la table, essuyer la vaisselle, faire des gâteaux (un de mes accueillis sait enfin casser les oeufs .. dans le plat... et il est très fière de ça ... on en fini pas de manger des gâteaux (:P))...
Une de mes accueillies ne savait plus éplucher les légumes lorsqu'elle est arrivée chez nous... maintenant je vous mets au défi de la battre. Elle aussi est très fière, quand elle va dans sa famille de pouvoir donner un coup de main..
Tout cela est une très grande satisfaction pour les accueillis qui se sentent UTILES...

En tant que famille d'accueil nous devons par contre accepter les "loupés", accepter que le ménage ne soit pas parfaitement réalisé... accepter parfois que les oeufs tombent encore à côté du saladier :)
Personnellement c'est vraiment le partage de toutes ses activités qui m'éclate dans mon rôle d'accueillante familiale...

Isabelle

laurence02

Bonjour Titoun
Oui avoir un problème psy ne veut pas dire qu'ils sont incapable... Nous avons eu le même problème.
Il nous a fait pas mal de bêtises. Au début pour plaire il nous aidait, mise de la table, débarrassage, allait avec mon mari aux bêtes...
Puis les bêtises sont arrivées, faire dans le lit, selles derrière les Wc, dans la douche jusque sur la brosse à dents. Les premières fois on s'est dit bon, il a eu un soucis. mais après. Nous lui faisions défaire et refaire son lit. Nettoyer sa salle de bain et ses WC. Et comme par magie les bêtises ont disparues.
Il reste encore ses dessous qu'il me donne encore quelques fois souillés. Donc retour à l'envoyeur avec produit et il les lave avant que je les mette dans la machine.
Au début nous cherchions avec lui, les activités qu'il pourrait faire, et au fur et à mesure il ne voit que la position allongée jour et nuit et écouter de la musique. Donc il part en atelier psy deux fois par semaine pour l'obliger à faire quelque chose. Et de notre coté, puisqu'il ne souhaite rien faire ou très très peu... Nous lui demandons d'être actif pour sa chambre, je lui donne son linge à plier et à ranger..
Je ne sais pas si cela peu répondre à votre question mais bon.

Je sais que chez des collègues ils vont faire de la maçonnerie, aller au bois, à la SPA, etc...
Bonne continuation

Titoun

Bonjour,

Merci pour vos réponses. Je suis d'accord avec vos propositions mais malheureusement c'est encore plus compliqué.

Celui que nous accueillons depuis plusieurs années participait jusqu'à ce que  :
1)  sa tutelle me dise devant lui évidemment que je devrais le laisser écouter la musique.... dans sa chambre lorsqu'il le souhaite. Mais nous l'avons toujours laissé écouter sa musique, regarder des films ou se prélasser autant qu'il le veut. Néanmoins nous le faisions participer à la vie de famille, et il acceptait volontiers.
Après cette réflexion, il passe sa vie dans sa chambre, ne descend que pour les repas et disparaît dès qu'il y a une tâche a accomplir !!!

2)  notre second accueilli arrive, et là c'est un désastre. Il se dit qu'il n'y a pas de raison qu'il participe plus que lui puisque ce dernier ne  fait RIEN.

Tant qu'à notre second accueilli, il nous a dit à plusieurs reprises que nous étions payés PAR LUI pour que nous nous occupions de lui. Donc pourquoi participerait-il ? Ben oui, on se le demande. Lorsqu'il nous regarde en train de faire le ménage, bien assis sur le canapé,  il nous dit "mais tu es une vraie petite fée du logis". Que pensez vous que nous éprouvions ?
Et hier, il nous a dit qu'ayant travaillé 5 ans de sa vie, il était NORMAL que les autres (autrement dit nous tous) payions pour lui !!! Alors ça, il faut se l'entendre.
Et puis attention, nous ne pouvons pas les obliger à participer sinon nous serions accusés de "maltraitance".
De plus, il ne supporte aucune réflexion, il est d'une susceptibilité.... alors nous prenons sur nous et mettons notre poing dans la poche.
Alors OK pour les laisser se reposer toute la journée, mais quand vous voyez des grands gaillards parfaitement capables, mais qui se disent juste que c'est notre boulot, ça démange...
Enfin bref, nous allons continuer à les cocooner puisque nous sommes payés  pour ça. De temps en temps ça nous énerve, et puis la vie continue, nous essayons de faire abstraction de leur manque de volonté.

Bonne journée à tous et bon courage

laurence02

Bonjour,
Je comprends nous avons le même à la maison.
Les premières réflexions de ce genre, nous n'avions rien dit. Par contre après en avoir informé notre saaf, cela a changé, nous lui expliquions les choses.
Et lors de leur visite de contrôle le saaf lui a mis les points sur les i.
Parlez avec votre saaf ou safa de cette situation. Expliquer le positionnement de la tutrice...

Nous avions eu une intervention extérieur qui devant lui a expliqué qu'il ne fallait pas le forcer à faire les choses (inverse de ce que nous disait de faire le saaf)... Donc forcément, le travail a été beaucoup plus laborieux, voir complètement bloqué. (notre pensionnaire est un brin manipulateur)..
Cela ne le dérangeait pas de prendre deux goûters l'un derrière l'autre (c'est normal, il paye pour ça). Ou encore lors du nettoyage de sa chambre, c'est normal je te paye pour ça, c'est ton travail.
Et bien sûr si nous lui demandions de faire quelque chose avec nous (les course, ranger du bois, aller aux bêtes, jouer avec les garçons), j'ai mal à la tête, je suis fatigué, je me sens pas bien...
Généralement, nous lui répondons que oui nous sommes payés pour un travail. mais nous sommes payé pour lui faire faire les choses. Donc notre travail est de l'aider à savoir faire le ménage, la toilette et autres (son projet de vie est retrouver son indépendance)... C'est allé assez loin. Car par le positionnement assez fort de cette personne extérieure nous avons dû mettre les choses à plat devant le service du saaf.
Notre pensionnaire a fait plusieurs séjours en service spécialisé (à sa demande et une à notre demande), et à la sortie du dernier séjour, nous avons eu une énorme réunion, plus de 3h. Il a eu droit à une mise au point intense du service spy, de sa tutrice, du saaf. Et nous en avons remis une couche. Nous avons exposé devant tout le monde les choses que nous ne voulions plus voir ou entendre de sa part. Les points sur lesquels sont serons intransigeants.
Puisqu'il n'est rentré que quelques jours après cette réunion, il ne souvenait plus vraiment du contenu..dès son arrivée, nous lui avons de nouveau expliqué les choses. Que nous étions chez nous que les règles de la maison étaient les notres. qu'aucune personne extérieure à la maison n'avait le pouvoir d'imposer quoi que ce soit ici à par nous.

Donc parlez avec votre saaf. regardez s'il est possible par leur intermédiaire d'avoir une réunion avec le service de tutelle. Vous êtes chez vous, les non dît vont finir par vous bouffer de l'intérieur.
C'est vous le décisionnaire chez vous.... vous n'avez pas à subir les tralala de vos accueillis. Si cela devient lourd rien ne vous empêche de voir avec le psychiatre pour qu'il le prenne dans leur service psy quelques semaines, ce qui vous permettra de souffler. Car ils sont là aussi pour cela. et même pour cette démarche votre saaf peut vous appuyez, voir le faire à votre place.
Votre pensionnaire sera certainement content d'y aller mais surtout content d'en revenir, et là c'est plus facile d'imposer les nouvelles règles et faites un petit changement: du genre pour tes rendez vous médicaux, tu prendras un vsl. par exemple (notre ssaf nous l'avais conseillé).
Pour finir :
Regardez les points qui vous dérangent le plus et mettez les paroles et les règles de vie de la maison en face. Il n'y a aucune dérogation possible pour votre bien être.
Cordialement

malouise

Bonjour
le récit de vos vies professionnelles me font dire que vous etes tres méritantes et  il n'y a pas de qualitatif a votre tension  que vous vivez tous les jours. Prenez bien soin de vous pour éviter le burn out.
bien cordialement
Malouise

Titoun

Merci Laurence pour ce message et ces conseils.

Nous avons déjà fait tout ce que vous dites.
Pour le plus ancien, nous avons expliqué les conséquences dramatiques de cette réflexion à la tutelle. A passer son temps, sa vie dans sa chambre, il va devenir neurasthénique, fou. Elle a bien compris et lui a fait la morale, a tout repris, réexpliqué.... Il entend et comprend, mais je pense que ça l'arrange, il est dans son antre et personne ne l'embête. Maintenant il a un compagnon avec lequel il discute, regarde des films... C'est l'hôtel, mais c'est surtout une très très très forte tête. Hier, je lui ai dit pour la millième fois de se moucher et de venir déjeuner quand ce serait fait. Et bien il a préféré se priver de manger plutôt que de faire ce que je lui demandais. Ca vous donne une idée du caractère ! Alors la participation à la vie de famille, c'est uniquement quand il a envie de prendre l'air. Par contre tout ce qui est ludique ne lui pose aucun problème de compréhension et si vous lui promettez quelque chose qui aura lieu même dans 15 jours, soyez sûrs qu'il n'oubliera pas.

Tant qu'aux séjours en hôpital psy, le psy a accepté à 2 reprises mais il y a bien bien longtemps. Aujourd'hui, il nous explique que ce n'est plus possible car il n'est pas malade. Et oui, il est atteint d'un retard scolaire qui ne justifie pas ce genre de prise en charge. C'est juste une forte tête qu'aucune structure ne veut accueillir.

Tant qu'au second, la tutelle et le psy sont au courant de la situation. Dernière mise au point du psy : c'est peut-être la vie de château, mais vous n'êtes pas le châtelain, ce qui l'a fait exploser de rire.
Nous ne cachons rien ni aux tutelles ni aux psy qui sont à nos côtés pour leur expliquer les choses ou leur faire la morale. Ils entendent, comprennent, mais ils s'en moquent. C'est là qu'est la difficulté.

Mais nous avons une grande force de caractère et faisons souvent une mise au point. Nous leur répétons régulièrement qu'ils sont chez eux mais d'abord chez nous, et qu'il y a des règles à respecter. Mais travailler un peu ne fait pas partie de leurs envies, même si c'est pour leur bien, les occuper...

Bonne journée

laurence02

Titoun,
J'ai un l'impression de me lire....
Nous c'est pareil il ne relève d'aucune structure. Par contre, le spy de l'hôpital est allé dans notre sens en lui disant que la prochaine fois il irais dans le centre spy qui est plus stricte que le service psy de l'hôpital.
Une autre chose encore, s'il ne participe pas il se débrouille pour mettre en place son coin repas le soir.
Et le matin il se débrouille pour son petit déjeuner. Il faut bien qu'il fasse quelque chose durant sa journée, et cela rentre dans son projet de vie.
Par contre s'il aide même simplement en mettant de lui même la table le midi, le soir je lui prépare un petit dessert (banane caramélisée, une crêpe garnie ou autre..)
Ce sont en quelque sorte des "gamins adultes"....

Mais bon, heureusement qu'il y a des moments de rigolade...
J'adore aussi le voir partager le repas du soir avec notre petite mamie. Ils jouent aux marionnettes (ainsi font, font, font, les petites marionnettes !!!) c'est drôle pour tous les trois.
Et il y a un bel échange affectif entre eux deux, car ils en ont besoin tous les deux.

Sema

Bonjour Titoune et les autres,

Vos échanges m'interpellent forcément !
J'accueille une personne âgée de 56 ans depuis 7 mois, et elle a de grandes difficultés à s'investir dans quoi que ce soit !
"Pas envie, pas la tête à ça, etc... je ferai demain" sont ses répliques constantes !
Et moi je suis dans : "j'ai envie de te donner envie " !!!! "oui mais là, j'aimerais bien que tu t'occupes" ou encore "bon tu veux faire quoi en particulier avant le repas", etc....
Tout est contrainte pour elle, participation à la vie quotidienne, adhésion à de petites activités, sorties extérieures...
Et moi je fatigue ! Je suis dans la répétition constamment !
Mais l'aide de ma famille m'apporte beaucoup, heureusement ! En parler facilement avec mon conjoint permet de prendre du recul, et de continuer dans la même cohérence.
J'appelle le service de mon CD, j'informe son psychiatre, les infirmiers (ères) menant les activités de soins au CMP afin  que tous ces partenaires soient au courant de la réalité de la situation. Cette non adhésion à faire, à s'intéresser à.
Et de ce fait, je suis conviée à sa synthèse mi mars afin de voir ensemble les difficultés rencontrées, son évolution ou pas, son projet de vie possible ou pas ! C'est une personne très fragile psychiquement, et peut être aussi très manipulatrice. Elle n'est pas déficiente, elle peut être très pertinente parfois.
J'en apprends tous les jours sur le handicap psychique ! Et ce n'est pas fini ! Mon parcours professionnel m'aide mais je n'ai pas la science infuse non plus !
Ce que je retiens dans mes expériences, et c'est bien dommage ! C'est de minimiser les situations présentées pour un accueil, et se rendre compte de la situation réelle ! Je pense que je ne suis pas la seule à le constater !
En tout cas, bravo Mesdames, vous êtes des professionnelles !

A bientôt
Sema

laurence02

Bonsoir Séma,
Vous me faites peur car vous êtes en train de perdre votre âme dans une bataille que vous ne gagnerez pas car elle se sens bien comme elle est . Elle a un confort qui lui convient et ne vois pas pourquoi elle devrait faire quelque chose qui ne lui semble pas nécessaire.
Nous arrivons à les faire avancer, progresser, dans ce type de pathologie si cela leur permet en mieux rapide et primaire (marcher, manger, parler, et avoir l'acceptation par les autres), pour le reste ils s'en fichent royalement.Il essayerons de manipuler leur entourage pour essayer d'arriver à leur fin.

Protègez votre tête, votre coeur, votre âme car vous aller finir pas vous mettre en danger.
Si je reprends l'expression de mon SAAF: "s'il faut devenir hôtel restaurant soyez hôtel restaurant" et ce, pour se préserver......
Si elle ne vous fait pas de crasse, pas de casse, laissez aller ... et vous verrez que par moment elle viendra d'elle même vous chercher....
J'en ai eu la preuve encore ce midi. Il m'a mis une partie de la table et a presque tout débarrassé et ce de lui même avec plaisir.. Donc ce soir je fais des nems car d'une part mes hommes et moi même apprécions mes nems maison, mais je sais aussi qu'il les adore.....

Après il ne faut pas se culpabiliser car nous n'arrivons plus à les faire avancer, en institut franchement il y a t il une telle pugnacité envers leur "pensionnaire"? En tout cas pour notre part il n'a pas bouger d'un pouce bien au contraire. Car le mot d'ordre est " il ne faut pas les bousculer". car s'il se mets en route cela donnera le même effet qu'un caillou jeté dans la mare. Ce que je comprends tout à fait. Gérer une personne comme cela ou en avoir une quinzaine ce n'est pas la même chose.
Devenons encore un peu plus crus.... Autant que ce soit nous qui soyons payés pour les accompagner que les instituts.
Après c'est vrai aussi qu'il y a des personnes qui aimeraient pouvoir profiter de notre passion, notre pugnacité, pour justement s'en sortir grandies, mais il faut les trouver ou qu'ils nous trouvent quand nous avons une place de disponible...
Voilà tout
Bonne fin de journée
.Laurence

Sema

Bonjour Laurence,

Un grand merci pour votre retour qui m'apporte beaucoup ! Je me sens tout à fait comprise ! C'est l'intérêt de notre forum, d'échanger, quelle richesse !
Oui, je fais ce travail sur moi-même car effectivement un jour je risque peut-être le voyage hôpital pour un burn out !
J'ai tellement envie que la personne arrive à progresser, ne serait-ce qu'1/2 millimètre pour avancer, être "acteur" de sa vie et non être dans une passivité constante.
Je me dois d'accepter que la maladie est bien présente, et freine bien sûr toute envie, toute possibilité à... chez la personne.
Merci pour vos conseils ! Que de bonnes réflexions !
Sur ce, je retourne dans ma cuisine avec enthousiasme ! Je vais protéger ma tête, mon coeur, mon âme !!! Et je vais arrêter à me culpabiliser, ce qui m'arrive parfois !
A bientôt
Sema

laurence02

Sema c'est normal,
Vous avez bien été là pour moi...
Il y a quelques semaines....

Mireille

Bonjour.
Je rencontre les mêmes problèmes avec mes résidents. Dès que je ne suis pas là les souris dansent .... Chauffage a fond alors qu'il fait 21 dans les pièces . et le pire c'est les dires qu'ils colportent aux infirmiers et kinés. Pas d'activités alors que je passe 2h à faire des jeux de sociétés et récemment ils ont mis à la poubelles les cahiers d'exercices. Ils ne veulent que regarder la télé qui d'ailleurs ne m'appartient plus car je ne peux plus regarder mes programmes. Ce qui m'a valu un refus d'extension pour une troisième personne.
Je suis dégoûtée et je pense rendre mon agrément

TITOUN

Bonjour Mireille,

Je comprends votre détresse car nous vivons la même chose. Mais nous avons trouvé quelques ruses sinon effectivement plus de télé, plus de vie puisque c'est quand même en ce qui nous concerne de 8H30 à 20H !!! C'est quand même long pour 2,5 SMIC/jour !

La personne que nous accueillons depuis quelques mois était devant la télé vautré sur le canapé tout la temps. Ce qui veut dire pour nous plus de vie, car il participe de plus en plus à nos conversations répondant même à notre place.

Nous lui avons proposé une vingtaine d'activité ludiques, culturelles, sportives....RIEN NE L'INTERESSAIT. Et un jour il me sort qu'l faudrait penser à le sortir et lui trouver une occupation. Il s'est fâché et moi encore plus et le lui ai dit que je ne voulais plus jamais entendre ce genre de réflexion. Son psy a été mis au courant et l'a recadré. Et devant lui, il a avoué que ce qu'il préfère est de rester dans sa chambre. Donc mensonge !!! et oui, je pense que NE RIEN FAIRE ET MENTIR font partie de la pathologie de la plupart de ces personnes.

Alors afin que ma télé ne soit plus squattée, nous avons imposé un temps dans sa chambre durant lequel il ne peut pas venir nous retrouver sinon 50 fois par jour il montait et descendait de sa chambre. Et puis parfois, je mets un programme qui je sais ne l'intéresse pas.

Pour notre accueilli chez nous depuis plusieurs années, nous avons  essayé des cahiers d'exercices, travaux manuels, de réflexion... mais je me rendais compte que ça le saoulait comme tout ce qui demande un petit effort. Alors j'ai fini par laisser tomber.

TITOUN

Et voilà, une fois de plus mon message est parti involontairement.

Pour finir Mireille, rien ne sert de les obliger à vouloir faire quelque chose. Nous nous rendons malade, nous épuisons alors qu'eux ont soit disant un projet de vie mais je pense qu'ils sont heureux dans leur petit confort.

Hier je les ai emmené faire les soldes, et là ils s'éclatent. Dépenser de l'argent dans des vêtement de marque, des CD et DVD est une activité qu'ils adorent.

Notre travail consiste entre autre à les faire progresser, mais s'ils ne veulent pas.... Les seuls  qui bouffent de l'énergie, c'est nous.

Alors Mireille, n'allumez votre télé que lorsque vous le souhaitez et regardez les programmes qui vous intéressent. Ils ont compris et abusent de vous et de votre gentillesse.

Ne renoncez pas si ce travail vous intéresse. Ne vous laissez plus faire. Sachez que nous vivons cela car ils sont capables de nous dire : je résume "plus vous nous donnez et plus nous demanderons"

Gardez le moral et bonne journée à tous

TRACKOEN

Bonjour à tous

Nous faisons un métier formidable, qui demande beaucoup de notre temps, de notre énergie et beaucoup de sacrifices.... Mais nous devons donner des limites sinon, on se fait BOUFFER!! (excusez moi de l'expression).

Cela fait un peu plus de 5 ans que je fais ce métier. Plus d'une fois j'ai pris des "baffes". Je me suis mis en 4 surtout pour ma première pensionnaire, j'étais au petit soin. Tout se passait bien jusqu'au jour où j'ai eu ma deuxième pensionnaire. Là j'avais Tatie Danielle!! Cela devenait invivable pour tout le monde. J'en suis devenue à craquer, pleurer, me remettre en question....Heureusement que j'étais bien entourée par mon mari, mes collègues, mon suivi (malgré tout). Et j'ai pris la décision d'arrêter le contrat. Ce que je ne regrette pas.

Je pense qu'il y a un moment où faut savoir dire STOP!! Comme je disais tout à l'heure il y a des limites. On ne doit pas tout accepter sous prétexte qu'on nous rémunère. .

Maintenant, lorsque je reçois une personne pour un premier contact, je donne mes règles, comment je fonctionne. Notamment je suis intransigeante sur l'hygiène (On se lave les mains après avoir été au wc, etc...).
On n'intervient pas dans les conversations des autres.
De 13h30 à 15h30 ils vont dans leur chambre où ils peuvent se reposer, regarder leur programme tv etc.... (et puis cela me permet de faire une pause). Et les visites se passent dans leur chambre.
Pour les visites de la famille, des amis etc, je demande à ce que l'on appelle avant ; Si une personne arrive sans prévenir croyez moi je ne me gène plus pour rappeler les règles. Je précise qu'on n'est pas dans un lieu public mais chez des particuliers. Et si les gens ne comprennent pas, je leur demande si cela leur plairait qu'on arrive chez eux sans prévenir ?
A partir du moment où tout est dit dès le départ, au moins les choses sont claires et vous n'avez rien à vous reprocher . Vous avez respecté votre contrat!!!

Je demande aussi à la famille ou au service tutélaire, de travailler en collaboration, car le but étant que cela fonctionne dans le temps....

Encore dernièrement, j'ai du avoir une grosse explication (et des mises au point il y en a déjà eu depuis un an et demie qu'elle est chez moi) avec une de mes pensionnaires âgée de 82 ans car elle était insupportable, piquante, dangereuse avec elle même mais surtout vis à vis de mon autre pensionnaire âgée de 85 ans (et je vous en passe). Je lui ai fait comprendre que si elle continuait je mettrais fin au contrat (ce que j'allais faire car je n'en pouvais plus). Comme par magie, tout est rentré dans l'ordre (pour l'instant!!). Du jour même, j'ai eu une conversation avec son fils qui est également son représentant. Je l'ai toujours mis au courant des problèmes rencontrés. En plus il sait comment est sa maman et m'a même avoué qu'il n'a pas voulu tout dire car il avait peur de m'effrayer.. En cas de gros problème, je sais que je peux compter sur lui comme sur ses deux autres soeurs. Et croyez moi, cela aide beaucoup, on ne se sent pas seul!!

Bon courage à tous.
Séverine

laurence02

Mesdames et certainement Messieurs,

Je suis heureuse de voir que nous ne sommes pas seuls à avoir ce type de pensionnaire....
Mais c'est également triste car nous avons tellement à offrir.

Mireille, je rejoins Titoun, vous êtes prisonnière de la vie que vous impose vos penionnaires. C'est votre navire pas le leur. Les règles doivent être rapidement remises en place, le saaf ou safa est là pour vous aider à remettre tout cela en place ainsi que les tutelles et  les professionnelle de la santé ( médecin traitant, spy, admr, infirmière etc...)
S'il y a une chose pour laquelle vous devez vous battre c'est de garder les rênes de votre vie et de votre chez vous. Ce n'est pas à eux de dicter leurs lois. Ils prennent la télécommande pour mettre ce qu'ils veulent , vous la prennez et vous mettez votre programme rien ne vous empêche de leur lancer un petit : ta chambre est rangée? par exemple....
Ca marche pas et bien vous faites comme avec les gamins, vous retirez la carde du décodeur et vous la remettez quand vous souhaitez vous en servir.

Exemple une fois j'ai mis mon programme, j'ai dû m'absenter un peu pour voir le second accueilli qui était en demande, je reviens il avait mis une autre chaine, j'ai pris la télécommande et remis mon programme. Il a compris de suite.
Une seconde fois y a voulu changer le programme que j'étais en train de regarder sans me demander mon autorisation, je l'ai changé de suite et fait mon regard qui en dit long.
Depuis il ne cherche plus à changer un programme que je regarde, même en faisant de la couture en même temps. et il sait qu'il ne faut pas qu'il si amuse.

Nous sommes obligés de lui dire quotidiennement de se laver les mains, nous avons même dû lever la voix car il avait osé dire que nous lui donnions des ordres.... Il s'était plein aux services spy avec son rituel je veux mourir, je suis pas bien. Donc séjour service spy un mois... et après analyse, les services lui ont expliqués la même chose que nous...
Mais le pire dans ses cas là, malgré que vous savez pertinament que vous n'avez pas fait d'erreur, et bien vous ne pouvez pas vous empêcher de penser qu'est ce qu'il va encore nous arriver sur le nez....que vont dire les service, dans quel état d'esprit va t il revenir....
Donc nous travaillons sur çà, mais j'avoue que j'ai beaucoup de mal à me raisonner sur ce point.
Bonne journée

Sema

Bonjour Mireille,

Je partage +++ le retour de Titoun.
Chacun doit avoir sa place !
Sachez que je vis la même situation, je mets les limites car nous serions "dépassés" par les exigences abusives de certains accueillis.
Etre ferme parfois ne veut pas dire malveillante ! Posez vos limites, et rappelez lui l'engagement écrit sur le contrat. "Que l'accueilli doit aussi respecter la vie intime et familiale de l'accueillant".
Et si vous aimez votre métier, ne laissez pas tomber votre envie d'accueillir des personnes à votre domicile. Mais envisagez plutôt une rupture de l'accueil dû à la situation actuelle. Informez votre accueilli, c'est aussi lui rappeler son statut d'adulte, et d'assumer les conséquences face à ses comportements inappropriés, voir irrespectueux.

Courage Mireille
A bientôt
Sema

Marlène

Bonjour,

En lisant vos messages, je suis consternée (Mireille, recadrez tout cela très vite!) et j'ai envie de rire aussi :
A chaque fois que j'échange avec mes amies FA, la même ritournelle revient : On est fatigué de toujours devoir répéter, c'est le plus usant. Mais ça me fait franchement rire cette façon que nos accueillis ont d'oublier malencontreusement (oups!) le peu de règles et le respect des autres. Un petit recadrage et hop! ils redeviennent mignons....jusqu'à la prochaine fois :)o
Bien évidemment, nos accueillis ne sont pas en FA pour rien. Même s'ils vous montrent qu'ils sont en capacité de faire, quelque temps plus tard, ils se laissent aller. Voilà bien le credo des atteintes psychiques.

Nous avons toutes "dérouillées" semble-t-il...Mais ne serait pas parce que nos attentes sont à revoir?
Je m'explique.
-Un de mes accueillis avait pris la magnifique habitude de se plaindre dès qu'il était en famille. Pourtant, derrière, soutien psy intensif de ma part et pour lui, le sourire au lèvres du matin au soir. Bref, heureux.
Ses critiques, même si je tiens compte de sa pathologie, m'ont quelque peu démontée.
Je me suis énormément remise en question et après mure réflexion, ma décision a été de me préserver.
Me préserver en lui signifiant que si mon accueil ne lui convient pas, on arrête tout de suite.
Me préserver en lui expliquant qu'après 6 mois de soutien intensif, je passe le flambeau à d'autres professionnels.
Et en le responsabilisant : C'est bien lui qui décide de ce qu'il veut faire de sa vie, il la colore à sa guise. "Tu veux rester enfermé dans ta chambre à ressasser tes problèmes perso? Pas de soucis. Ou tu veux participer à notre joyeuse vie de famille et te sentir utile? C'est toi qui choisis, pas moi".
Cette responsabilisation lui ouvre les yeux et me permet de me mettre à distance. Et sans doute, inconsciemment, ai-je trop attendu de lui...
J'ajoute qu'avec lui, la charte de l'accueil a été relue et les devoirs de chacun pointé. "C'est pas un hôtel ici".
Attention. Malgré tout, ce discours n'est pas possible avec tous.
Du fait du handicap déjà. Respecter ce qu'il est, ce qu'il peut faire ou ne pas faire.
-Le 2ème accueilli me met en difficulté depuis le début de l'accueil. Ou plutôt, m'a mise en difficulté. J'espérais susciter sa participation, les échanges avec les autres, le sortir de sa fascination pour les écrans....
Et j'ai subi des caprices infernaux, puissance mille, qui m'ont laissée lessivée. Je me suis agacée de son immobilité devant nous tous qui vidions le lave-vaisselle ou mettions la table...
Tout cela est fini : J'ai lâché prise. Tout ce que j'ai essayé de mettre en place avec lui a été systématiquement démonté.
Ok. Pas de soucis. Il est heureux devant sa TV? Il ne veut pas aider? Il adore sa tablette? Si cela lui convient, ça me va.
Par contre, je ne lâche pas sur le respect des autres et sur le mien. Les règles de la maison interdisent d'exiger, de ne pas respecter les horaires et de se montrer impoli. Je n'attends pas plus.
Tant qu'à vous écrire un roman, je finis avec la petite dernière :P
- Pas de soucis majeurs...si ce n'est qu'elle écoute TOUTES les conversations. Au-delà de la notion de respect de la vie privée, c'est surtout qu'elle mélange toutes les informations collectées et se crée des angoisses.
Alors, stop. Et pour tout le monde. A trop vouloir les insérer dans notre vie familiale, on ne se préserve plus, on a plus de moments à nous.
Ce n'est pas une motivation égoïste mais simplement la réponse à un besoin qui se mettait à crier très fort en moi. Impossible d'échanger avec mes amis, tout le monde est là. Impossible de serrer mon fils dans mes bras sans entendre : "Eho, ça suffit!". Impossible de parler au téléphone sans 3 paires d'oreilles qui écoutent...
Là, ça devient lourd à porter. Pas de respiration possible, pas de bulle de tranquillité...C'est dommageable pour nous, mais surtout pour eux. On est moins dispo, on s'agace, on porte un lourd fardeau.
J'ai réuni tout mon petit monde et annoncé les nouvelles règles :
Silence radio (pour les familles aussi), on s'occupe tranquillou dans sa chambre entre 13h et 15h. La maison est dispo tout partout mais si mes amis me rendent visite, merci à vous de nous laisser discuter tranquillement. Si d'aventure mon fils a besoin de parler, je demande un moment rien qu'à nous.
Ah! J'oubliais le ménage. Tu ne veux pas participer? Pas de soucis encore, mais occupation dans la chambre, siouplait, j'écoute ma musique à fond pendant ce temps et j'ai carrément pas envie d'avoir quelqu'un dans les pattes qui me regarde faire et se permet des commentaires. Non mais!

Nous préserver permet d'avoir des relations riches et détendues avec eux. C'est primordial. Si vous avez lâché trop de lest, il n'est jamais trop tard pour rattraper le coup.
Mireille (je crois), les mensonges colportés à l'extérieur vous font aujourd'hui du tort dans votre travail. Vous devez vous positionner en professionnelle de l'accompagnement, en échangeant avec les pros extérieurs. Etre transparente sur votre façon d'accueillir, demander de l'aide en cas de soucis, donner sereinement votre version.
Sema, j'ai lu tellement de messages de ta part que j'ai l'impression de te connaitre. Je me permet donc le tutoiement si tu veux bien.
Tu es une professionnelle remarquable, tu es de bon conseil et tes réflexions sont toujours intelligentes et motivées.
Je pense sincèrement que si tu fais une remise en question, tu ne trouveras pas grand chose à redire sur ton positionnement professionnel. Reste à revoir peut-être tes attentes et à savoir lâcher prise. Mais je ne doute pas que tu vas y arriver. Souvent, très souvent, il faut qu'un accueil nous questionne et nous déstabilise pour que nous puissions (enfin!) nous remettre en question, penser à nous, nous préserver.
Et sinon, tu prends la décision de dire stop. Tu sais bien qu'on ne peut aider tout le monde....Des accueillis qui seront heureux chez toi, y'en a des tas (:P)

Chaleureusement (et longuement!!),
Marlène

laurence02

Bonjour,

Marlène je te rejoins sur le professionnalisme de sema, et son écoute.
Pour les autres, je suis désolée je ne les connais pas tous encore de manière personnelle.
Il est vrai que beaucoup de nos pensionnaires sont chez nous pour de bonnes raisons, mais également parce que d'autres sont inclassables, qu'aucune structure n'est faite pour eux, même la notre n'est pas l'optimale.
Mais c'est nous qui subissons l'inexistence de cette structure X.

Si le choix de l'accueilli est de ne rien faire c'est son projet de vie, rien nous empêche de relancer la machine quand nous la sentons propice à faire plus. Et cela ne marche pas forcément.
Nous n'avons qu'une santé, qu'une vie, qu'une famille... A nous de les préserver pour être au maximum au top.
Nous avons le droit de faillir, d'être malade, de nous remettre en question sur ce choix professionnel en faisant ce métier d'accueillant familial. car nous ne sommes pas des machines, une équipe à nous tout seul
Mais nous sommes là pour eux.
Donc les seules questions à se poser sont :
est il en danger ?
Cela me porte-t-il préjudice ?
est ce c'est en infraction avec mes règles de vie de famille, de mon règlement intérieur ?
C'est un non pour tout, et bien c'est très bien..... Adieu !
C'est son projet de vie, et il n'y a pas de culpabilité à avoir....
Soyez libres !!! vivez.... la vie est trop courte....
Bon week end

Sema

Bonjour Marlène, Laurence et les autres

Oui Marlène on peut se tutoyer !!! Nous sommes dans le même bateau et nous vivons les mêmes choses ! Donc forcément, ça créé du lien !
Merci Mesdames  pour ces belles paroles qui me touchent beaucoup ! Cela fait toujours du bien de lire ou d'entendre des mots aussi réconfortants. Nous en avons besoin car notre métier nous demande tellement ! Je ne regrette pas mon choix même si parfois c'est fatigant, énervant .....!! Merci en tout cas pour cette belle solidarité.
Ceci dit je continue de partager vos réflexions. Le "lâcher prise " est un grand sujet puiqu'il nous concerne tous et toutes. Dans notre vie professionnelle, dans notre vie personnelle.  D'ailleurs, une petite parenthèse, je conseille des lectures de Rosetta Poletti et de Barbara Dobbs où elles ont publié plein de thèmes (l'estime de soi, le lâcher prise, etc...), faciles à lire et nous plongent dans une bonne réflexion.
Oui effectivement des situations plus complexes nous amènent à un moment donné à une remise en question. Et je dirais "normal" et heureusement !
De manière plus personnelle, c'est ce qui m'a permis d'avancer toujours et toujours! Savoir relativiser, être honnête avec soi-même. Connaître ses limites, se connaître soi-même, sont des qualités essentielles pour pouvoir accompagner, aider "l'autre".

Je pense que le fait d'informer les partenaires de la situation réelle permet aussi de nous "protéger" face à des interprétations non fondées par certains de nos accueillis. Et ce même discours tenu par tous ces professionnels apporte cette cohérence de travail.
Chez mes accueillis, j'explique souvent ce schéma : "au centre du cercle, c'est toi la personne concernée. Et tout autour, tu as des professionnels compétents, ta famille,  pour t'aider afin que tu puisses réaliser ton projet. Mais avant tout, il est essentiel de  t'impliquer. Chacun a sa place"
ça marche quelques jours ! et je le répète ! avec des mots simples ! Participer à la vie quotidienne, respecter les personnes, etc ....
Je retiens une de nos 1ères qualités : la patience !
Je prends de vos précieux conseils Marlène, Laurence et à bientôt
Marlène tu peux me contacter sans problème
Sema

Marlène

Bonjour,
Hier matin, je me lève avant mes poules et ma cane, les yeux bien en face des trous et les neurones à peu près alignés.
Youpi, me dis-je, je vais prendre le temps de revenir sur cette discussion. Considérant que ce sujet de "la participation aux tâches ménagères" est important mais épineux, je me concentre et construis un message structuré où j'essaie de mettre un max d'infos. Ah! Il était cool, mon message... mais une bourrasque de vent est passée, coupure électrique et adios beau message!!(:P)

Effectivement, cette fameuse participation est un sujet bien épineux. Elle est inscrite dans la charte de l'accueil familial : nous nous devons de susciter leur participation et de leur coté, elle est relevée comme un "devoir"...
Mais dans ce vaste sujet, les épines font saillie très vite :
Il ne veut pas participer et vous tentez de le motiver ? Mais vous le forcez !!!
Il participe mais pour vous faire plaisir ? Mais c'est pas bien ça !!!
Il ne veut rien faire et vous abondez dans son sens ? Vous faites fi de son sentiment d'estime de lui !!
Ajoutons à ce joli cactus notre sentiment très personnel de respect et là, le sujet devient délicat...
Nous, FA, où mettons-nous le curseur du respect ?
Exemple : il met des selles partout dans les wc. Nous découvrons l'horrible spectacle. Le sentiment bien légitime que nous allons éprouver, à toujours nettoyer derrière, est l'irrespect. Soit.
Mais là, intervient le handicap.
N'oublions pas de mettre toujours en perspective leurs actes ou non actes avec leur pathologie et leur déficience. Dans toutes les interprétations possibles de cet acte, toujours toujours ! échanger avec d'autres professionnels et surtout, expliquer votre positionnement de professionnel.
Bien évidemment, en restant à l'écoute de leurs besoins et en gardant toujours en tête leur handicap, votre sentiment d'irrespect s'amoindrira. Si untel fait cela pour que l'on s'occupe de lui, on s'entoure et on cherche une solution : et on réalise qu'il ne l'a pas fait pour nous manquer de respect (la pression baisse).
Et si, cela arrive souvent aussi, il l'a fait pour vous em.....er : On s'entoure aussi, on cherche une solution et on recadre, oui, oui. En justifiant notre positionnement de professionnel.

De notre coté, il faut "lâcher la prise" !
Il ne souhaite pas m'aider aux tâches? Qui veut vivre dans une maisonnée propre? C'est moi. Et s'il n'était pas là, je ferai mon ménage quand même, non ? Alors, je fais mon ménage en dansant et en chantant. Je lâche la prise !
Je finirai en précisant que les accompagnements sont complètement différents. Bien évidemment. On a beau nous demander, avant les accueils, de pondre un livret et un règlement, les lignes et les curseurs bougeront toujours en fonction des humains que nous accueillons.
Mais si votre sentiment de ne pas être respecté grandit crescendo, les choses ne sont pas figées, heureusement :
Réévaluez vos règles de vie et informez-les calmement. Comme dit Laurence, nous sommes les capitaines du bateau, non mais !
Et, bon sang, faites vous du bien et LACHEZ LA PRISE !
Et n'oublions pas non plus que donner n'est pas synonyme de recevoir (à tout prix)....

Suis contente : pas de coupure!:)-D
Zou ! Une petite blagounette au passage :
Notre princesse est motivée et fière de son envie de nettoyer les vitres de TOUTE la maison. Et roules ma poule, elle s'empare du spray et du sopalin et files au bout de la maison en roulant des mécaniques.
Résultat nickel ::o: Elle en a retiré une belle fierté :)o mais toutes les vitres étaient devenues opaques : elle avait tout badigeonné avec un produit dégraissant !!!
Chaleureusement!
Marlène

Célia


Marlène

Et une petite blague encore, histoire de commencer la journée en souriant et de "lâcher la prise"! :

Atelier cuisine avec les aacueillis pendant lequel nous épluchons et râpons des carottes.
Remarque de l'un d'eux, tout fier :
-"J'aime les carottes, ça fait la cuisse aimable!"

Bien belle journée à tous
Marlène

isabelle43

Excellent ... Bientôt la série "fais pas si, fais pas ça" version famille d'accueil (:D