Refus de soins à domicile en accueil familial

Démarré par Baylet Daniel, 28 Juillet 2007, 21h05mn

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Baylet Daniel

Qui pourrai m'apporter des précisions urgentes?

Voila, je suis accueillant familial depuis presque 4 ans agréé pour 3 personnes âgées. J'accueille à mon domicile trois personnes âgées très lourdement dépendantes : 1 sous oxygénothérapie plus bréas la nuit, une autre Alzheimer grabataire hémiplégique dénutrie perfusée  et enfin une troisième, Alzheimer grabataire, jambes repliées, impossibilité de les  lui étendre  et pour compléter elle vient d'avoir beaucoup de rougeurs signe d'alerte d'escarres sachant quelle en à déjà à une jambe depuis presque 4 mois suite à son retour d'hospitalisation elle est aussi perfusée car refuse de s'hydrater et fausses routes importantes. Je précise que je suis un garçon seul âgé de 46 ans qui doit faire face a toutes les tâches de la maison, les tâches administratives et surtout et avant tout faire le maximum pour le confort de mes accueillies que j'aime bien malgré leurs très lourdes pathologies.

La question qui me préoccupe : Dans mon département, la Charente, les infirmières libérales refusent à l'unanimité de prodiguer des soins de nursing et de prévention d'escarres prescrit par le médecin. Elles disent ne faire que des soins techniques et rien d'autre. Devant ce refus catégorique, il y a dans ce département un service de soins à domicile et HAD dénommé "Santé Service" qui lui seul fait  faire par des aides soignantes sous la responsabilité d'une infirmière coordinatrice les soins de nursing, d'hygiène et prévention d'escarres bien entendu au vu d'une prescription médicale bien évidement.

Mon accueillie, âgée de 93 ans GIR1 totalement dépendante, vient d'être admise aux urgences pour altération de l'état général avec apparition de signes d'escarres et le médecin qui l'a vu m'a dit très sincèrement qu'il valait mieux qu'elle revienne  à mon domicile plutôt que de rester à l'hôpital . Il a prescrit des soins de nursing avec surveillance de l'état cutané.  Avec son accord, j'ai donc contacté et sollicité SANTE SERVICE pour qu'ils intervienne matin et soir comme demandé par le médecin prescripteur. J'ai eut la désagréable surprise de m'entendre répondre : NOUS N'INTERVENONS PAS EN FAMILLE D'ACCUEIL sans m'en préciser le ou les motifs. De quel droit peuvent ils refuser de venir ? Je ne sais que faire devant cette situation. Je ne veux pas engager ma responsabilité pour des actes qui relèvent du rôle propre de l'infirmier dans la nomenclature. AIS  acte infirmier de soins : ce sont des actes de soins d'hygiène, prévention d'escarres, nursing...

Les soins infirmiers d'hygiène demandent une compétence spécifique contrairement à la toilette qui se fait dans un souci de propreté, les soins infirmiers se pratiquent dans l'objectif médical de protéger, maintenir, restaurer et promouvoir l'autonomie des fonctions vitales, physiques et psychiques. SELON LE DICTIONNAIRE DES SOINS INFIRMIERS, MAGNON G. DECHANOZ.

Merci à tous de vos réponses et aide précieuse pour que cette accueillie soit soignée humainement et médicalement sans aucune discrimination et le tort qu'elle à eut de choisir de vivre en famille d'accueil et ne pouvoir ainsi prétendre à ce service de soins d'une grande notoriété qui à le monopole. C'est scandaleux, je n'en resterait pas là c'est certain.

Bien famidaquement à tous et merci encore.

Annette 24.

Bonsoir Daniel,
Je compatis sincèrement avec vous car nous avons vécu le même parcours.
Aucun soin de nursing, soit les toilettes préventives des escarres  prodigués par type  ASSAD ou infirmières libérales en famille d'accueil. (Il faut attendre la déclaration effective des escarres...)
Seulement à ce moment là, les infirmières interviennent.
Une façon de nous dire qu'il ne faut pas dépasser nos limites !  (elles sont vraiment réduites car une personne en fin de vie et grabataire, malheureusement  connait ce genre de problème).
Que veulent les institutions ? Que l'on ne garde pas les personnes que nous avons accueillies valide et qu'on les mettent dans des mouroirs dès qu'elles sont en toute fin de vie ? X(
A se demander ?
Pour vous tout cela est pire et inhumain et je dirai même plus illégal puisque vous n'avez aucun soin infirmier pour des escarres déclarés.
Bon courage, peut être qu'un jour à force de se battre nous nous ferons entendre et respecter.
Cordialement.
Annette

Joelle 33

Bonjour Daniel,

Peut-être pourriez-vous demander conseil et aide auprès de la
DDASS de CHARENTE :
Adresse : 8, rue du Père Wrezinski
BP 1408
16017
ANGOULEME CEDEX
Téléphone : 05 45 97 46 00
Fax : 05 45 97 46 46

Cordialement,

baylet Daniel

Bonjour Annette de la Dordogne mon departement voisin.

Je tiens à vous remercier de votre compassion à mon égard .

Je vous précise que mon accueillie benificie uniquement de soins techniques dispensés par une infirmière diplomée d'état ( pose de perfusion, soins d'escarres évolués et rien en ce qui concerne les soins de nursing et de prévention d'escarres demandés par le médecin chef des urgences de l'hopital qui à meme préciser sur la prescription le non du ssiad qui devait effectuer cette prise en charge : SANTE SERVICE CHARENTE)

Après avoir contacté SANTE SERVICE comme indiqué, ces derniers interviendrait sans problème si mon accueillie était à son domicile mais refuse d'intervenir en famille d'accueil.

Je ne connais pas les raisons de leur refus mais je vais demander qu'ils écrivent leur refus au simple motif que cette personne soit placée en famille d'accueil car ils interviendraient si elle était chez  elle.  Il ne s'agit pas de surcroit de travail mais de leur façon de travailler
Mais de quel droit ? Je suis bien décider à ne pas en rester là et d'informer la haute autorité concernant la discrimination concernant l'accès aux soins.

Si quelqu'un peut me conseiller, merci à toutes et tous.

MF57

Bonjour Daniel,

Vous dîtes : "Je ne connais pas les raisons de leur refus mais je vais demander qu'ils écrivent leur refus au simple motif que cette personne soit placée en famille d'accueil car ils interviendraient si elle était chez elle"...effectivement, vous devriez leur demander de motiver leur refus par écrit... c'est pour le moins curieux et il serait intéressant de voir où celà est indiqué : contrat, réglement ?


D'autant plus que votre pensionnaire est "chez elle", elle vous loue une chambre meublée, elle perçoit une allocation logement pour "son" logement, son adresse officielle est bien la vôtre... s'il faut chipoter : elle n'a pas d'autre domicile, donc...

Sur une simple recherche en Charente je trouve : http://www.3evie.com/article_soin-a-domicile_42_50.html
"La vocation des services de soins infirmiers à domicile est définie par décret :
« Les services de soins infirmiers à domicile assurent, sur prescription médicale, aux personnes âgées malades ou dépendantes, les soins infirmiers et d'hygiène générale, les concours nécessaires à l'accomplissement des actes essentiels de la vie, ainsi éventuellement que d'autres soins relevant d'auxiliaires médicaux. » C'est donc un décret.

"Le personnel d'un SSIAD est composé d'infirmiers qui effectuent les actes infirmiers et coordonnent l'intervention d'aides soignants et éventuellement de pédicures ou d'autres auxiliaires médicaux."

Il serait intéressant de connaître la raison qui empêche les infirmières à l'unanimité de votre région de réaliser ces soins, peut-être plus du ressort des aides-soignants ?

cordialement
Marie

sissi32

:)bonjour à toutes,

je viens de voir votre discussion et j'ai moi-meme été confrontée à ce genre de problemes et une solutions m'a été proposée par des gens très sympa , c'est un organisme qui s'appellle le CLIC et de l'aide aux personnes agées pour quoi que se soit mais je ne sais pas si cela existe chez vous.
amicalement sissi32

baylet Daniel

D'abord merci a toutes et a tous.

Enfin une bonne issue a ce problème.

En effet, ce matin, j'ai exposé la situation précise à la DDASS de la Charente dont l'inspectrice est Mme Caroline SAUNIER, et j'ai eu confirmation qu'il ne peut y avoir de refus d'intervenir en famille d'accueil. Ce n'est nullement fondé, du fait que chaque personne est libre de son choix quand au lieu où elle souhaite finir sa vie. De plus son domicile officiel est bien chez sa famille d'accueil.

De plus, si un service de soins à domicile ou IDE refuse d'intervenir pour des soins d'hygiène générale en famille d'accueil, il ne faut pas hésiter de demander par courrier en recommande accuse de réception qu'ils motivent par écrit leur refus. Ou les menacer comme je l'ai fait d'aviser les autorités sanitaires. A partir de la, tout change rapidement, car ils craignent la DDASS. Pour mon accueillie, ils commencent à intervenir demain: matin et soir. J'ai bien expliqué le role d'une Famille d'accueil et celui d'un infirmier et la responsabilité de chacun.

Il faut savoir, que la DDASS peut obliger un service de soins ou une IDE à intervenir quelque soit le lieu où se trouve la personne malade.

Mon accueillie, va etre prise en charge dans le cadre d'une HAD hospitalisation à domicile et en même temps mon autre accueillie  elle aussi va etre prise en charge de la meme façon;soit deux personnes qui entrent dans ce cadre.

Donc voila, si vous avez un refus de prodiguer des soins d'hygiene bien evidement prescrits par le mèdecin  n'hésitez pas une seconde à demander que le motif évoqué soit écrit et avisez immédiatement les autorités sanitaires de votre département. Voila ce que toute famille d'accueil devrait faire devant ces situations scandaleuses et inhumaines.

QUE CETTE EXPERIENCE SERVENT A D'AUTRE ET NE METTEZ PAS VOTRE RESPONSABILITE EN JEU MALGREVOTRE BONNE INTENTION; Encore MERCI.  et chacun son role.

Bernard-de-Toulouse

Je ne partage pas tout à fait le point de vue de M. Daniel Baylet.
En ce qui concerne les infirmières libérales le libre choix du malade a un corollaire : c'est le libre choix du praticien de santé qui peut - sauf cas d'urgence vitale - également choisir ses patients sans que la DDASS puisse le lui imposer.

Marie-Jo Godard

Bonjour,

Je suis à la recherche de renseignements sur l'intervention des Services de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD).

Sur l'intervention d'un tel service en accueil familial :

- une amie accueille depuis plusieurs mois une personne tétraplégique. Cet accueil a été réalisé en accord avec tous les services concernés.

L'accueil demande les interventions d'un SSIAD matin et soir. Le médecin traitant a fait une demande de prise en charge qui a été acceptée par la Sécurité Sociale.
Le SSIAD dont dépend cette amie refuse d'intervenir en disant qu'il y a un vide juridique qui empêche son intervention.

Bien que connaissant le fonctionnement des SSIAD, selon les infos téléphoniques que j'ai eu, il y aurait un problème de territoire. Deux autres SSIAD sont proches du domicile de l'accueillante, mais ne peuvent intervenir car ce n'est pas leur territoire d'intervention.

Cette territorialité vient -t-elle du porteur du SSIAD - une maison de retraite qui dépend d'un CCAS donc d'une mairie.

Mais si c'est une association qui est porteuse du SSIAD peut-elle refuser ?

N'y-a-t-il pas là mise en danger de la personne accueillie ? de l'accueillante ?

Qui peut-on rencontrer pour faire avancer sur la prise en charge ?

Je me déplacerai au domicile de mon amie la semaine prochaine^pour mieux connaitre le dossier, mais si vous avez des idées, elles seront les bienvenues, je ne suis plus accueillante depuis plusieurs années, et j'ai l'impresssion d'avoir perdu la pratique de ce si beau métier.

Marie-Jo GODARD

nicole

Bonjour,

prenez contact avec le conseil général via le médecin conseil de la DISS et normalement il devrait intervenir auprès du ssiad pour qu'une solution se profile à l'horizon sinon mettre cette petite dame en HAD (hospitalisation à domicile) le temps des soins.
j'ai eu ce problème très récemment et c'est le médecin de la DISS qui est intervenu et dans l'heure qui a suivi mon appel téléphonique l'infirmière de coordination est venue pour faire le contrat d'intervention de soins par une aide soignante et une infirmière, ce n'est pas une histoire de territoire c'est une histoire d'argent ça coute énormément cher de faire intervenir ces personnes  pour cette association, ils me l'ont souvent dit chaque fois qu'elle venait pour voir comment cela se passe .
bon courage et ne désespérez pas il y a toujours une solution.
bien cordialement

marie-jo

Merci Nicolle pour les précisions vers les services de l'état.

mais juste une petite précision par rapport au coût d'intervention d'un SSIAD.

Les SSIAD fonctionnent au nombre de lits. La SECU lors des autorisations d'ouvertures attribue un certain nombres de lits et les frais de fonctionnement tiennent du nombre de lits ouverts. Le nombre des lits est autorisé en fonction des besoins répertoriés sur le secteur d'intervention.

même si cela coûte cher, le porteur du SSIAD (maison de retraite ou association) a un budget équilibré en recettes et dépenses. Le porteur du SSIAD doit toujours bien sûr chercher à ce que son fonctionnement soit le moins coûteux possible, pour ne pas aggraver le "trou" de la Secu.

C'est toute la différence avec un service d'aide à domicile qui peut aider et même réaliser des toilettes dans le cas où le SSIAD est inexistant ou n'a pas assez de lits ouverts. Dans ce cas, c'est la personne prise en charge qui finance avec l'aide de l'APA par exemple, et le coût de l'heure peut varier (de 15 € à ....en fonction du service.

De plus la prise en charge dans le cadre d'un SSIAD se fait sur prescription médicale et après accord avec la Sécu pour le paiement des frais engendrés au service intervenant. C'est un acte qui figure dans la liste des prises en charge des soins liés à une mladie ou un handicap .

Bonne Assemblée Générale.

Marie-Jo

marie-jo

Bonsoir,

J'espère que l'assemblée générale s'est bien passée et que chacun est reparti avec le moral en hausse, malgré la crise, la grippe, et tout et tout.

Le problème de mon amie s'est arrangé ..... je ne veux pas crier "Miracle", mais, depuis lundi matin la SSIAD a décidé d'intervenir tous les jours, deux fois pas jour.

Je vais essayer d'avoir la législation sur le SSIAD, dont l'agrément dépend des Direction de l'Action Sanitaire.

a bientôt, Marie-Jo

DOYEN Achille

Bonjour à tous,
je suis accueillant de trois personnes handicapées très lourdement (paraplégiques, sous alimentation entérale...) sur l'Île de la Réunion. Je croyais naïvement que nous étions défavorisé sur le plan des services de soins infirmiers à domicile du fait que, comme partout, une pénurie d'infirmières libérales semble s'aggraver au fil des années d'une part et que les jeunes diplômées ne semblent formées que "pour les actes techniques".
Daniel je t'invite à visiter le site suivant :
http://www.yanous.com/tribus/moteur/moteur050610.html. C'est édifiant !
Bon courage pour la suite, nous ne devons pas abandonner notre combat pour un mieux être de nos accueillis.

Assouimi

Au moment ou le débat s'ouvre sur la dépendance et la prise en charge des personnes âgées, je voudrais apporter ici un témoignage. Nous sommes une famille donc le père est totalement dépendant et nous vivons une situation très difficile en ce moment. Ce qui suit n'est qu'un résumé des nombreux désagréments que nous avons et continuons de subir.

Jusqu'à juillet dernier tout se passait bien. Notre père, totalement dépendant est pris en charge par le Service de Soins Infirmiers à Domicile de Colmar. Avec le changement à la direction à la tête de cette association, une autre politique a été mise en œuvre et la tendance a été de se désengager progressivement pour offrir de moins en moins de soins. Nous la famille alors que chacun a ses impératifs professionnels et familiaux, sommes sollicités pour pourvoir aux défaillances et à la dégradation de la prise en charge de notre père, dont le SSIAD pour des raisons financières cherche à se débarrasser. Cela souligne le problème du financement de ces structures (dotation globale annuelle) et la gestion à leur guise du budget alloué par les Caisses d'Allocations Maladie. La tendance est de privilégier les cas légers au détriment de ceux qui en ont des besoins plus importants comme c'est le cas de notre père.

La situation conflictuelle avec le SSIAD a délibérément emmené celui-ci à nous mettre en défaut en nous faisant des propositions de plans d'aide inapplicables et inacceptables (lever à 11heures!, pas d'intervention les samedi et dimanches, comme si la maladie et la dépendance prenait aussi leur week-end ! ), que nous n'avons pas pu accepter bien sur, donc le SSIAD s'est tout simplement retiré et a arrêté purement et simplement ses interventions, nous laissant livrés à nous mêmes avec un  père dont les soins ne sont plus assurés depuis le 20 décembre! .

Nous avons sollicité l'Agence Régionale de Santé qui a organisé le 23 décembre une réunion pour trouver une solution, ou étaient présents tous les intéressés dont le médecin traitant, la famille, l'ARS...mais personne du SSIAD qui est pourtant l'autre partie concernée!!
Et comme cela nous nous retrouvons face à une association toute puissante et incontournable,  qui en principe n'ont de compte à rendre à personne, qui proposent des plans d'aide qu'on est obligés d'accepter même si ceux-ci sont inadéquats. C'est ça ou rien !

Nous avons frappés à beaucoup de portes (ARS, Conseil Général, Médiateur de la République, Ministère dont nous attendons désespérément la réponse, le Président du SSIAD qui a refusé notre envoi recommandé !, Monsieur le Président de la République qui a chargé Monsieur le Préfet du Haut-Rhin...), et attendons toujours un dénouement à ce problème urgent. Nous essayons tant bien que mal à assurer la prise en charge ne pouvant nous résoudre à laisser notre père sans soins ni toilette.

Je voudrais terminer par le fait que le Conseil Général du Haut-Rhin, l'Agence Régionale de la Santé d'Alsace, et le Service Infirmier et d'Aide à Domicile nous recommandent  de placer notre père en institution ! . Cela en désaccord total avec la politique de maintien à domicile des personnes âgées, sans parler du fait que cela revient beaucoup plus cher à la Caisse d'Assurance Maladie. Nous refusons de placer notre père dans ces mouroirs, les fois ou notre père a du être hospitalisé lui ont été très dommageables. Les Conseils Généraux trouvent leur compte dans ces placements institutionnels car ils font des économies en confiant ainsi le financement de la prise en charge en globalité à la Sécurité Sociale.

Garric christine

Je tombe tout à fait par hasard sur votre site (En fait je suis infirmière et fais une recherche sur les refus de soins de la part des personnes malades ayant des troubles cognitifs donc par "l'autre bout de la lorgnette" et non ce que vous évoquez)Ceci dit vos difficultés m'interpelle car j'étais libérale jusqu'à l'an dernier.
Lorsque les Ssiad ne sont pas en mesure de répondre à une demande en soins ,il n'y a pas 36 solutions. Si la personne est très dépendante et a besoin d'une toilette médicalisée il faut faire appel à une infirmière libérale.
Si toutes les infirmières du secteur refusent, il faut en référer à l' Ordre départemental des infirmiers et à l'ARS. L'instance infirmière est là pour répondre à ce type de problème On ne peut pas laisser une personne sans soin et des solutions peuvent être apportées Ssiad et infirmières peuvent travailler dans la complémentarité. Même si la solution idéale n'est pas possible dans l'immédiat  (horaires) il faut accepter des compromis à condition qu'ils soient temporaires avant de pouvoir mettre en place un programme de soins précisément adapté à la personne.
Laisser une personne sans soins c'est de la maltraitance et de la mise en danger de la vie d'autrui et ce n'est pas acceptable. C'est vrai qu'une véritable pénurie en infirmières libérales a marqué les années  avt et après 2005 mais depuis qqs années les infirmières sont nombreuses à s'installer en libéral.
Le problème que vous évoquez est très inquiétant Vous n'êtes pas les seuls hélas J'espère que les pouvoirs publics vont essayer d'y apporter une solution.
Si la personne est peu dépendante et lucide il s'agit d'une aide à la toilette, comme vous le savez,  une auxiliaire de vie sociale peut la faire.
En tous les cas, il faut continuer à faire remonter les difficultés au niveau des ARS C'est important pour l'avenir. Bon courage

biseptine

Alors moi à vous lire je bondis .Je suis infirmière libérale je refuse les toilettes il y a des auxiliaires de vie ou des associations pour cela......Mais trop souvent les gens veulent le beurre l'argent du beurre et la crémière.....Pour les soins d'hygiène je ne pense pas que l'idel soit indispensable!Et sachez que ni la dass ni l'ordre ne peuvent nous contraindre à prendre un patient en charge nous sommes libres!Les familles et les patients doivent aussi mettre la main au portefeuille tant pis pour leur héritage future!Et dans mon département les idel ne font pas de toilettes
Cordialement

Christine Garric

Bonjour,
Ma seule réponse à biseptine : une infirmière, libérale ou non, n'est pas libre. Elle a des devoirs professionnels et doit, devant toute situation problématique; faire preuve de conscience professionnelle, mettre en place une démarche réflexive afin d'apporter la meilleure solution le temps de résoudre une situation.
La question n'est pas de savoir si la toilette relève ou non d'une infirmière. L'infirmière est responsable de la santé des personnes, penser et agir en conséquence.  Veiller à l'hygiène corporelle  comme prendre en compte la douleur physique ou la souffrance psychique relève de sa responsabilité. A elle de faire face aux circonstances, d'apporter les conseils adaptés voire de faire une toilette.
Il est vrai que faire une toilette à une personne souffrant de troubles psychiques de type Alzheimer en risque de refus de soins demande de grandes compétences relationnelles que toutes les infirmières ne cherchent pas à développer. Il est vrai que poser une perfusion de nutrition parentérale à un malade en fin de vie est beaucoup plus facile et rudement mieux payé ce qui amène certaines infirmières, à domicile,  à oublier leur responsabilité éthique à l'égard des personnes vulnérables et de leurs familles comme  à l'égard des professionnels de l'aide et du soin et à abandonner des personnes malades, en les laissant sans soins d'hygiène.
Quand aux personnes qui ne veulent pas mettre la main au portefeuille ,je suis très étonnée qu'une infirmière encourage, sans manifestement sans rendre compte, l'inégalité d'accès aux soins
Cordialement

biseptine

Bonjour

Pour Mme Garric : si vous souhaitez être corvéable à merci c'est votre choix. [...] Les associations de soins à domiciles font très bien leur travail, laissons les faire...
Cordialement

marion

Bonsoir,

Cela fait 6 ans que je suis accueillante en Bretagne nord, et c'est une infirmière libérale qui passe 2 fois par jour pour la toilette et le coucher des personnes  accueillies. Avec les remplaçantes (libérales aussi), elles se sont toujours occupées des personnes avec des pathologies lourdes type alzheimer, handicap mental associé au handicap moteur, personnes ayant souffert d'AVC avec complications à la clef, bref, jamais le cabinet libéral ne s'est opposé, au contraire elles mettent un point d'honneur à soigner tout le monde sauf quand la personne relève de l'hospitalisation, ou qu'elle relève de soins trop compliqués à domicile.

Cordialement, Marion.

Gribouille

Bonjour ,

Biseptine , je ne sais pas dans quel département vous êtes ; pour ma part, comme Marion Finistère nord, nous n'avons pas toujours dans nos villages (et c'est le cas dans le mien) de service ou association de soins à domicile alors heureusement nos infirmières libérales acceptent de faire les toilettes.
J'ai envie de souligner le professionnalisme  de Christine Garric : je suis contente qu'il existe encore de tels professionnels...
Cordialement
Gribouille

Virginie77

J'arrive un peu tard, mais je suis tombée sur ce sujet un peu par hasard, mais les messages ne m'ont pas laissée indifférente..

Je suis infirmière libérale depuis 3 ans, j'ai eu mon DE en 2005 et avant d'être IDE j'ai été aide à domicile.

J'ai quelques toilettes sur ma tournée, donc je ne refuse pas en systématique les nursing. Par contre je les accepte lorsque ce sont des patients dont je m'occupe déjà pour d'autres soins (injection, pansements...) et qui un jour perdent de l'autonomie et ont donc besoin d'aide pour la toilette. La plupart des toilettes du matin, me prennent au moins 20 min, j'en ai une de 45 min.
Je sais que certaines consoeurs les font toutes en 10 min !  On reconnait ces patients là lorsqu'ils arrivent en hospitalisation (crasse sur les plis, les pieds sales, les ongles des mains comme des pieds sales et longs (tu peux jouer au violon avec !), mais des brebis galeuses il y en a dans tous les métiers !

Par contre, ce qui me fait râler, c'est que quand j'étais aide à domicile, on me payais le smic pour faire un change ou une toilette, et maintenant que je suis infirmière libérale 1H de soins de nursing est payée très exactement 15,90 euros brut, où il fait retirer 50 % qui partent dans les charges, donc 1H de nursing m'est payée 7,95 euros !!! Alors désolée mais les nouveaux appels pour les nursing je les réoriente vers des SSIAD ou associations de soins à domicile !!
Peut-être que nos gouvernements pensent encore que l'on est IDE car c'est notre "vocation". Désolée encore, mais je n'ai jamais entendue le bon Dieu m'appeler pour faire ce métier !!
Donc si des IDE libérales vous disent qu'elles se font du "fric" avec des nursing, c'est qu'elles les surfacturent pour arriver à être mieux payées qu'au smic, mais s'il y a contrôle de la sécu, ça fait mal !!!

Maintenant, en tant que famille d'accueil, je ne trouve pas normal que les conseils généraux  ne vous aident pas lorsque vous vous retrouvez dans de telles situations !!